Le poil à gratter… 
Lettre d’information de Cynorrhodon – FALDAC  
www.cynorrhodon.org  


N° 14 – novembre 2013  

  ISSN 2264-0363
 

macparis 2013
Espace Champerret – du 28 novembre au 1er décembre 2013
Notices de présentation des 125 exposants
(Rédigées par Louis Doucet)




Carré mécénat ADAGP

Stefano Giuseppe Alaimo – né en 1984 – travaille à Paris

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Stefano Giuseppe Alaimo est né à Saint-Denis-de-la-Réunion, de mère réunionnaise et de père italien expatrié à Madagascar. C’est là qu’il a grandi. S’ensuivent deux années à Rome, puis deux encore à la Réunion. Des études et une licence de philosophie à Toulouse. Puis Paris et le graphisme.
Il affectionne tout particulièrement l’artisanat malgache, le baroque italien, les arts décoratifs extrême-orientaux, les dessins animés du XXe siècle, les vitraux gothiques, l’art africain, les dessins aborigènes…


Carré mécénat ADAGP

Quentin Chaudat – né en 1982 – travaille en région parisienne

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Quentin Chaudat a étudié à l’ISBA.
Ses dessins, de très grand format, à l’encre sont virtuoses et délirants, tout comme leur titres, par exemple : Sur la prairie gisent les cow-boys rouge-bruns ruisselants de monoï ou Ceux qui s’approcheront seront transformés en déserts. Ceux qui ne me verront sauront le froid polaire. Il juxtapose, sur une même feuille, tout un monde grouillant de personnages saisis en pleine action. Chacun des détails raconte à lui seul une histoire. Son univers transpose, au XXIe siècle, celui des panneaux de Brueghel ou de Bosch.


Carré mécénat ADAGP

Oriane Di Pasquale – née en 1985 – travaille à Avignon

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Après des études à l’École Supérieure d’Art d’Avignon ainsi qu’à l’École des Arts et Métiers du Verre de Chartres, Oriane Di Pasquale s’est engagée dans une recherche résolument tournée vers la perception du réel coexistant avec l’imaginaire. Les formes géométriques et les effets d’optiques tiennent une grande place dans son travail, dans la mouvance de Victor Vasarely, Bridget Riley ou d’artistes contemporains comme Philippe Decrauzat ou encore Yayoï Kusama.
L’art est pour elle une manière d’interroger la perception, en amenant chacun à se demander où sont les limites entre réalité et illusion. À travers les mondes illusionnistes qu’elle crée, elle construit des univers fantasmagoriques qui trouvent leur inspiration dans le monde réel. Un monde réel qui laisse place, petit à petit, à l’imaginaire et au rêve, pour se transformer en une réalité qui lui est propre. Sa vision de l’espace est à la fois physique et mentale. C’est la suggestion d’un espace imaginaire qui lui permet d’appréhender la réalité.


Carré mécénat ADAGP

Perrine Serre – née en 1992 – travaille à Saint-Étienne

Perrine Serre est encore étudiante aux Beaux-Arts de Lyon.
Elle pratique le monotype qu’elle réalise avec de l’encre typographique et rehausse au crayon, produisant des tirages uniques avec de remarquables effets de transparence. Leur texture est onctueuse, les formes amples, à la charnière entre figuration et abstraction.

Lionel Andriot – né en 1959 – travaille en région parisienne

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La peinture de Lionel Andriot résulte d’un émerveillement toujours renouvelé devant la nature qui a bercé son enfance. Pour autant, il ne s’agit pas d’une vision complaisante de notre environnement, mais plutôt d’un témoignage de souffrance et de dérive qui dépasse le cadre de la peinture figurative conventionnelle. Les formes sont reconnaissables mais semblent se dégager d’une gangue matiériste dont elles essaient de s’affranchir pour baliser les chemins d’une liberté recouvrée.
Il en est de même de ses peintures de personnages, figures cadrées en pleine page, comme modelées dans une terre originelle dont elles ne se dégagent qu’au prix d’efforts au caractère quasi tellurique.

Jean-Jacques Apertet – né en 1961 – travaille à Paris

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Peintre décorateur de formation, Jean-Jacques Apertet produit, depuis 2007, des images numériques de grandes dimensions. Ses tableaux sont, pour lui " des moyens d’appréhension du monde " et des " chemins de méditation. " Attaché à une forme de figuration, il ne s’en considère pas l’esclave et cherche à transcrire les profondeurs, la circulation de la lumière et l’expression du vivant, mettant en avant l’essence des images plutôt que la perfection de leur représentation.
Ses sources d’inspiration sont à rechercher du côté de Max Ernst, pour la pratique de la plongée dans l’imaginaire, et de Picasso, pour un appétit de vivre ludique qui prime sur le léché du rendu. On peut aussi y trouver des influences de la philosophie bouddhiste et des références à la cosmogonie des peuples premiers.

Abraham Aronovitch – né en 1953 – travaille à Paris

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Venu tardivement à la sculpture, Abraham Aronovitch a été inspiré, sur le plan formel, par le minimaliste américain et anglais, mais il le détourne et le dévoie au profit d’une narration fondée sur le principe des calembours ou des rébus visuels, le tout dans un esprit volontiers ludique, exacerbé par un recours à des couleurs vives et chaleureuses.
Un corps tombant dans un tunnel de lettres formant le mot LOVE devient ainsi la traduction plastique de l’expression falling in love.
Tel un artisan, Abraham Aronovitch attache une attention méticuleuse à la perfection du fini de ses sculptures, cherchant à obtenir les qualités de produits du design industriel pour des œuvres qui ne sont cependant pas des pièces de décoration, mais des œuvres à " vivre avec. "

Dominique Azambre – né en 1961 – travaille à Paris

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Formé aux métiers de l’image, Dominique Azambre a créé, en 1986, un studio photographique spécialisé dans la nature morte et plus particulièrement dans le domaine culinaire. Avec son équipe d’assistants, il réalise des illustrations d’articles de presse et de livres traitant de gastronomie ainsi que des images publicitaires pour l’industrie alimentaire. Pour l’élaboration des plats qu’il met en scène, il fait appel à des stylistes formés dans des écoles de cuisine.
Pour satisfaire son exigence de rigueur dans la précision de la composition, presque percussive, de ses images et dans la gestion de la lumière, il utilise une chambre de prise de vue associée à un appareillage numérique.

Élisabeth Baillon – née en 1941 – travaille à Paris et dans le Larzac

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Élisabeth Baillon brode.
Elle privilégie des rythmes concentriques sur des fonds blancs qu’elle travaille avec des jus d’encres colorés ou des collages. Elle les gratte, les griffe, tels des tatouages, puis les brode, les borde, les délimite, les enchâsse par la chaînette.
Sa technique impose un dessin générateur d’une extrême précision, presque incisif, qui fait penser à des feuilles d’atlas géographiques, à des mers calmes d’où émergent des personnages improbables. Loin de toute lecture simpliste ou naïve, les œuvres d’Élisabeth Baillon développent une mythologie imaginaire et personnelle, s’appuyant sur des images souvent banales, mais que son traitement rend presque archétypales.

Mo Bantman – née en 1953 – travaille à Paris

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Les œuvres de Mo Bantman recourent à la photographie, au collage, à la peinture à l’huile et au dessin à l’encre.
Ses compositions déroutent et déstabilisent. Elles foisonnent de signes et d’images dont la rencontre est aussi fortuite que celle du parapluie et de la machine à coudre sur la table de dissection de Lautréamont. Leur lecture demande du temps et de la concentration. Au-delà d’un premier abord, parfois jovial ou bon enfant, le spectateur, emporté dans une sorte de tourbillon, y découvre, en y pénétrant graduellement, une vision souvent corrosive et cruelle de notre monde. Et, ce, avec la contrainte de ne jamais faire appel, comme matériau de base, à des images spectaculaires, séduisantes ou complaisantes.

Florence Baudin – née en 1960 – travaille à Montreuil-sur-Seine

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Les installations et les sculptures de Florence Baudin sont peuplées d’oreilles et de mains, organes de la perception, mais aussi outils de découverte et de mémorisation du monde. La fragmentation du corps ne témoigne pas, chez elle, d’une crise identitaire mais, tout au contraire, d’une affirmation de singularité et d’ambiguïté. Ses œuvres sont des mises en scène de rencontre entre des choses et des êtres, dans un contexte qui met en avant l’ambivalence, la fragilité et le caractère éphémère des réalités humaines et naturelles. La dimension psychanalytique y est latente.
Florence Baudin fait appel aux techniques et aux matériaux les plus divers : dessin, sculpture, son, plâtre, textiles, papier, bois, pigments, carton, sisal, brou de noix, sel, cire d’abeille, ouate, copeaux de bois, fil de fer, plumes, sable, tests d’oursins, LEDs…

Éric Bavoillot – né en 1960 – travaille dans l’Hérault

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Chez Éric Bavoillot, c’est le geste de la main, libéré du commandement de la raison, qui tel un sismographe, trace les transpositions graphiques des désirs et des pulsions de son moi le plus profond. Les dessins résultants ont un caractère quasiment liturgique, mais d’un culte sans divinité ni morale. L’artiste n’a-t-il pas désigné une de ses séries de peintures Empreintes chamanes, laquelle appartient à un ensemble titré Contes chamaniques, histoires de pouvoir et autres légendes sans mémoire.
Le parallèle avec les constructions exubérantes du facteur Cheval s’impose avec évidence. Éric Bavoillot lui a d’ailleurs consacré une série de peintures, dans lesquelles, selon ses propres dires, l’artiste " chtonien et ouranien s’impose naturellement comme messager idéal pour entamer le grand nettoyage des vies antérieures. "

Berg – née en 1959 – travaille à Paris

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Berg est peintre.
Elle revendique le classicisme tant dans les sujets peints que dans sa facture qui ressuscite une tradition vouée aux gémonies par la révolution moderniste. Sa technique, avec de somptueux glacis, des effets d’ombre et de lumière, renoue avec les secrets des ateliers des peintres flamands de la Renaissance et du Siècle d’Or.
Elle pratique avec le même bonheur le paysage, le portrait et la nature morte. Son objectif est de donner ou de rendre une âme aux sujets qu’elle peint, à leur (re)donner la parole, faisant ainsi écho aux vers de Lamartine : Objets inanimés, avez-vous donc une âme / Qui s’attache à notre âme et la force d’aimer ?

Jean-Marc Besacier – né en 1953 – travaille en région parisienne

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Jean-Marc Besacier est architecte de formation. Il a gardé, de cette vocation initiale, un regard analytique et structurant sur les lieux, les paysages, les objets et les personnes qu’il photographie. Les images qu’il nous livre sont des reconstructions raisonnées de la réalité, avec des lignes et des plans nets, comme découpés au scalpel. Il affectionne les sujets présentant des formes géométriques, les constructions orthogonales et les espaces solidement architecturés, en particulier les sites industriels et les produits du design.
Il se limite souvent, notamment dans ses portraits, au noir et blanc. Quand la couleur intervient, elle joue essentiellement le rôle d’élément structurant, loin de toute tentation d’un quelconque réalisme pictural.

Valérie Blanchard – née en 1965 – travaille à Barcelone (ES)

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La peinture de Valérie Blanchard est faussement naïve. Elle doit beaucoup à l’art latino-américain, notamment à Antonio Segui.
Ses peintures sont empreintes d’une ironie souvent mordante mais témoignent d’une réelle empathie pour ses sujets. Ses compositions réunissent, sur une même toile, des notations prises sur le vif, au fil de ses pérégrinations : scènes de rue, de bistrot, de plage, paysages urbains… Les détails, résultant d’observations précises et acérées, y pullulent. Autant de petites études sociologiques, mais dans le registre cocasse, dérisoire et léger.
À l’opposé à toute forme d’individualisme psychologique ou d’hyperréalisme, les personnages débonnaires et heureux de vivre de Valérie Blanchard renouvellent, non sans humour, une forme d’art populaire, non élitiste, ouvert à tous

Anne Boille – née en 1952 – travaille à Paris

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Anne Boille s’est approprié l’ancienne pratique de la peinture sous verre, connue dès l’Antiquité mais revitalisée, à l’époque de la Renaissance, par les verriers de Murano et très utilisée dans l’art populaire russe. Elle peint donc à l’envers, au dos du verre, commençant par le sujet et finissant par le fond.
Très vite, elle a substitué le Plexiglas au verre pour réaliser des œuvres de plus grandes dimensions. Elle peut aussi superposer plusieurs plaques pour donner plus de profondeur à ses compositions.
Ses thèmes de prédilection sont tirés de la vie quotidienne et majoritairement urbains : passants, piétons, véhicules, métro… Elle aime suggérer la vitesse et le mouvement en donnant à ses figures un aspect flouté.

Nicola Bonessa – né en 1969 – travaille en région parisienne

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La peinture de Nicola Bonessa n’est pas abstraite. Elle part d’un substrat figuratif, progressivement masqué par des jeux de superposition de matières et de couleurs, appliquées dans des mouvements rapides, amples et nerveux.
Le résultat est explosif, mais reste parfaitement cohérent dans sa construction, révélant, çà et là, des fragments anatomiques, un visage, une silhouette, dont le spectateur peut se demander s’il s’agit de l’image initiale ou de l’interprétation subjective d’aléas formels et chromatiques générés par le geste de l’artiste.
La filiation des œuvres de Nicola Bonessa est à rechercher dans une synthèse décapante des apports de CoBrA et de l’expressionnisme abstrait américain.

Anne Bothuon – née en 1964 – travaille aux Lilas

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Les sculptures et les peintures d’Anne Bothuon ont en commun le fil, le tissu et l’aiguille. Ses sculptures, un peu plus grande que nature, sont réalisées en toile de coton, en feutre et en ouate, sur des armatures de fer, le fil creusant, resserrant les chairs, mais aussi dessinant le contour d’une bouche, la forme d’un œil.
Ses corps transpercés, ficelés, ligaturés, évoquent des écorchés dans un laboratoire d’anatomie. Ils sont figurés sans complaisance, obèses, callipyges, avec des bourrelets disgracieux, des seins tombants… Aux antipodes des canons d’une beauté que les médias veulent imposer.
Malgré les visages déformés, sujets à des rictus dont on ne sait s’ils sont de douleur ou des éclats de rire, après une première sensation d’attraction-répulsion, ces êtres trop humains appellent la sympathie et dégagent un curieux mélange de douceur ironique et d’humour aigre.

Stéphane Bouelle – né en 1965 – travaille à Paris

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Stéphane Bouelle est un artiste protéiforme pratiquant la vidéo, la photographie, la peinture et le dessin.
L’essentiel de sa pratique consiste à enquêter sur des faits historiques, récents ou anciens, comme il le fit, par exemple, sur l’assassinat de Henri IV par Ravaillac. Il nous livre le résultat de ses investigations un peu à la manière de la police scientifique, dans un mélange de rigueur et d’humour qui incite le spectateur à actualiser des faits anciens mais aussi à se poser la question de la prétendue objectivité historique, du journalisme d’investigation, du poids affectif des images et de la toute-puissance des médias.

Jean-Michel Boulaire – né en 1971 – travaille à Paris

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Jean-Michel Boulaire collectionne et accumule des gravures, des objets insolites ou courants, des fragments de toutes sortes. Il les détourne, les dévoie, les assemble, les colle, les met en scène pour produire des compositions relevant d’un cabinet de curiosité intime, où les pièces sont conservées sous des cloches de verre, comme de précieux spécimens d’un monde inconnu et improbable.
Les titres des œuvres et les inscriptions qui les accompagnent entretiennent une ambiguïté, non dénuée d’ironie, sur l’origine des objets, leur fonction, leur plausibilité et leur capacité onirogène. Utopie, hétéroclite et fiction se conjuguent pour nous offrir l’opportunité d’une navigation rêveuse sur des mers probablement autrefois hantées par Ernst et Duchamp.

Hervé Bourdin – né en 1950 – travaille en région parisienne

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Venu de la gravure et de la sculpture, passé par la peinture et le dessin, Hervé Bourdin développe, depuis quelques années, une technique qui mêle infographie, impression numérique et peinture acrylique.
Il nous livre des sortes de saynètes dans lesquelles des individus débonnaires et sympathiques, qui pourraient être nos voisins de palier ou des collègues de travail, se livrent à des activités qui mêlent, dans la même page, le grotesque et le tragique. Le regard jeté sur la société est acide, décapant, mais aussi rempli d’une profonde empathie pour les personnages mis en scène.
Par certains aspects, son graphisme évoque celui de la bande dessinée, domaine que l’artiste a investi en produisant des albums qui donnent à ses compositions une dimension narrative plus explicite.

Nicolas Boutruche – né en 1977 – travaille dans la Sarthe

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Les photographies de Nicolas Boutruche évoquent un monde dans lequel la loi de la gravitation universelle de Newton ne fonctionnerait plus. Tout se passe comme si la Terre, ayant tourné trop vite, avait annulé toute pesanteur.
Les situations deviennent cocasses. La lévitation est désormais la règle. Le rire se mue en raison. L’insouciance est de rigueur. Le jeu se substitue aux transactions économiques…
Au-delà de cet exercice délirant érigé en système, les images de Nicolas Boutruche réveillent, en chaque spectateur, une part d’enfance refoulée, celle d’un univers dans lequel les états de veille et de sommeil, le rêve et la réalité se confondent.

Isabelle Braemer – née en 1966 – travaille à Lyon

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Dans ses peintures et ses dessins, Isabelle Braemer radiographie ses personnages. Investigation intrusive physique, mais surtout mentale et psychologique. Elle s’intéresse, avec la même acuité, au découpage en plans de la surface des corps, à la charpente osseuse sous-jacente et aux sentiments et passions qui assaillent ses sujets. Elle figure des personnes de son entourage mais relit aussi, à sa façon, des portraits appartenant à l’art de périodes révolues.
La fin justifiant les moyens, elle recourt à des techniques multiples qui vont d’une certaine forme d’académisme contemporain à l’art brut ou aux dessins d’enfants, du strict noir et blanc à des couleurs vives, du dessin et du lavis à la peinture sur des toiles de grands formats.

Bruno Bressolin – né en 1961 – travaille en région parisienne

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Bruno Bressolin est peintre et graphiste, ce qui se voit dans son utilisation du blanc pour créer une tension entre les taches de couleurs, fluides et expressives, et le fond, statique et froid. Chez lui, la figure humaine, avec ses pleins et ses vides qui s’opposent et se tendent, se comporte un peu comme des caractères typographiques sur une page. Cette volonté de simplification de la mise en page n’empêche pas son dessin d’être d’un réalisme confondant.
Ses mises en scène racontent des histoires, un peu à la façon d’un film, avec des acteurs qui observeraient des événements, probablement dramatiques, hors champ. L’humour y est omniprésent, échevelé et caustique, ce qui ne l’empêche pas de témoigner d’une réelle empathie pour ses personnages.

Brno Del Zou – né en 1963 – travaille à Poitiers

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Brno Del Zou est photographe, plasticien, concepteur de logiciels, créateur d’installations vidéo et son interactives.
Ses portraits photographiques morcelés donnent à voir un visage sous différents angles et à différentes échelles, réactualisant ainsi le propos des premiers cubistes.
Dans ses installations interactives, le spectateur devient partie prenante à part entière du processus créateur. Par exemple, sa Chambre de Narcisse, équipée d’un appareil photographique relié à une série d’équipements informatiques permet au visiteur de réaliser son autoportrait en jouant avec tout un ensemble de miroirs montés sur des bras articulés. Le nombre de combinaisons et de positions est potentiellement infini.

Dominique Bruneton – né en 1956 – travaille à Montreuil-sur-Seine

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Dominique Bruneton est graphiste de formation.
Les œuvres de cet artiste, peintre, graphiste et illustrateur, passionné d’images tirées du quotidien, peuvent nous transporter dans des univers urbains ou en Afrique, figurer des foules ou des portraits solitaires.
Ses peintures illustrent le mouvement du temps présent, le tourbillon de la vie, en recourant aux matériaux les plus variés : toile, bois, carton, journaux, papiers…
Sa technique, alliant abstraction et hyperréalisme, transcende la réalité pour explorer, dans un style vibrant, humanité, exil, urbanité. Sa palette sélective, ses assemblages de matières, ses jeux de lumière évoquent des tranches de vie, dans une approche sincère et personnelle.

Bryan Ley – né en 1988 – travaille à Paris

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Dans son travail, Bryan Ley nous livre son interprétation du monde sous forme d’images.
Sa peinture, principalement réduite au noir et blanc et à leurs contrastes, repose essentiellement sur des modèles issus de contextes les plus variés. Il s’inspire de la publicité, de photographies trouvées sur Internet, du cinéma… Ses tableaux s’inscrivent ainsi dans la longue histoire des relations complexes entre peinture et photographie.
Son propos n’est pas du ressort de l’hyperréalisme ni de la prouesse technique. Il ne copie jamais servilement un cliché. Dans sa démarche, il anéantit l’image initiale, la supprime, l’altère, la réduit, la transforme, se l’approprie, puis en restitue sa propre version, cherchant inlassablement de nouveaux modes de traduction, de restitution.

Danielle Burgart – née en 1963 – travaille en région parisienne

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L’univers de Danielle Burgart est peuplé de corps placés dans des environnements insolites et dérangeants qui font penser à ceux des œuvres de Delvaux ou de Max Ernst.
Ses personnages, solidement modelés par des ombres et des lumières, sont figés en plein mouvement, muscles tendus. Sans visages ni regards, ils ne sont plus que des sortes de résidus visibles de l’être, seuls moyens de communication et de relation avec leurs semblables.
Paradoxalement, ces corps sans identité précise se muent en champs de pure expression, dépassant largement leurs limites. La tension suggère une violence latente, prête à exploser, mais sans volonté destructrice. Il s’agit, en quelque sorte, de la matérialisation de la part d’inhumanité qui réside en chaque être et qui cherche à se dissoudre dans les couleurs chaudes de son environnement. Une sorte de rébellion intérieure matérialisée par la seule posture du corps, mais sans personnalisation ni psychologisation. Une métaphore de notre humanité.

Laurent Chabot – né en 1951 – travaille à Pantin

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Certaines personnes voient la vie en rose. Laurent Chabot, lui, la voit en jaune.
Ce jaune aveuglant, c’est celui des blés et des bottes de paille qui ont accompagné son enfance dans une exploitation agricole. Ses paysages, ruraux ou urbains, sont nimbés par cette couleur, au point d’en devenir irréels, à la limite de l’illisibilité. S’agit-il de la lumière du soleil ou de l’effet de la pollution sur la ville ? D’un miracle de la nature ou du danger résultant de l’activité humaine ? La question reste ouverte.
Laurent Chabot se définit volontiers, comme héritier de Rothko, dans le rendu de l’éblouissement devant la lumière. Son objectif reste cependant, selon ses propres dires de « rendre la densité extrême de la lumière, [de] se laisser happer par elle. »

Émeric Chantier – né en 1986 – travaille à Montreuil-sur-Seine

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Le travail d’Émeric Chantier a des affinités avec celui de la maquette ou de la miniature. Il évite cependant le double écueil d’une figuration qui risquerait de devenir décorative et d’une narration qui pourrait sombrer dans l’anecdotique.
Il utilise des objets de récupération, des lichens stabilisés et des fleurettes séchées, collectées dans le maquis corse puis peintes, pour réaliser des assemblages minutieux, des petites compositions oniriques : un crâne, un cœur ou une voiture en cours de végétalisation…
Son travail est lent, méticuleux, réfléchi et sans cesse renouvelé. Son propos est peuplé d’intuition, d’audace, récusant tout tape-à-l’œil, raffiné mais discret.

Nathan Chantob – né en 1991 – travaille à Paris

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Jeune artiste formé à l’illustration en Belgique, Nathan Chantob reconnaît volontiers que c’est, avant tout, l’école de la rue qui lui a donné son identité.
Portraitiste de l’humain, il se définit comme héritier de Schiele, Munch et Freud.
Sa peinture dénie toute considération intellectuelle, toute théorisation et ne revendique que sa seule matérialité. Il peint d’instinct, mêlant techniques et matériaux en faisant fi des règles de l’art et de ses conventions. Ses œuvres, percutantes, puisent leurs forces dans la seule matière et en font jaillir une émotion sans fard qui s’adresse directement au spectateur et le renvoie à lui-même.

Alexandra Chauchereau – née en 1964 – travaille dans le Loir-et-Cher

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La peinture d’Alexandra Chauchereau résulte d’une recherche sur l’identité sociale, familiale ou professionnelle.
Elle récuse l’idée selon laquelle la société doit enfermer chaque individu à sa juste place, dans une case codifiée et prédéterminée. Elle stigmatise la bureaucratisation des rapports humains et tous les conformismes sociaux. Pour matérialiser son propos, elle réalise de grands portraits auxquels elle associe un code à barres. Elle dénonce ainsi le besoin de notre société d’étiqueter tous les individus.
La bonhomie des personnages figurés, leur humanité chaleureuse, leur fragilité font cependant office de contrepoids à la dureté de son propos.
À sa façon, elle nous dit : « méfiez-vous des apparences trompeuses. "

Marie-Laurence de Chauvigny de Blot – née en 1955 – travaille dans le Loir-et-Cher

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Peintre de paysages et de grands espaces, Marie-Laurence de Chauvigny de Blot trouve ses modèles non dans la nature environnante mais dans son imaginaire.
Son geste ample et puissant, sa palette riche, son trait incisif sont mis au service de la transcription des sentiments intenses qu’elle perçoit en observant les phénomènes naturels. Elle y projette ses doutes et ses espoirs, réussissant à faire, de chaque toile, une parcelle concentrée d’un tout qui l’enrobe, l’englobe et la dépasse, mais dans lequel elle a son rôle à jouer.
Chez elle, le végétal est comme un fragment d’un précieux hologramme dont la possession ouvre la porte à la perception de l’univers entier.
Techniquement, ses toiles évoquent les grandes peintures de Joan Mitchell et la gestualité des expressionnistes abstraits américains.

Thomas Chevalier – né en 1955 – travaille dans la Marne

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Thomas Chevalier, peintre, a une prédilection marquée pour le portrait. Il figure des anonymes ou des proches, dans des poses ou des postures qui s’inspirent des compositions de la grande peinture classique. Certains personnages sont figés dans une neutralité qui évoque une évidente sérénité. D’autres, masqués, déstabilisent le spectateur en instillant une forme de malaise provoqué par l’opposition entre un propos résolument moderniste et une technique ancestrale. Thomas Chevalier peint en couches minces, sans effet de touche ni grand geste, dans une technique lente et minutieuse qui se veut non démonstrative, pour ne laisser cours qu’à sa volonté de figer un instant, un sentiment, un indicible.

Juliette Choné – née en 1974 – travaille à Paris

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Juliette Choné trouve son inspiration dans la poésie de l’inachevé, de la simplicité et du vide. Son art est écartelé entre banalité et angoisse, entre esthétique et vulgarité, entre classicisme intemporel et volonté d’exprimer le monde dans lequel elle vit. Elle réalise des installations, des photographies, des dessins, des collages... Elle découpe, recadre, grossit, assemble, superpose, allège, abîme, reconstruit pour donner vie à la matière, pour montrer le détail, pour parler de l’essentiel, de la poésie.
Juliette Choné a longtemps travaillé sur l’enfance et sur son langage, sur la métamorphose des corps, notamment à travers les contes. Elle a notamment créé un univers de petites robes de métal, de papiers, de tissu et de charcuterie, cousues, suspendues à un fil rouge, celui du sang et de la vie.

Maëlle de Coux – née en 1964 – travaille à Rennes

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Maëlle de Coux crée d’étranges compositions dans lesquelles des animaux naturalisés – souvent des oiseaux – prennent la place des humains, dans une atmosphère proche de celle de certaines planches vieillottes et surannées des livres illustrés par Max Ernst.
Au-delà de la recherche d’une atmosphère insolite, souvent anxiogène et déconcertante, Maëlle de Coux veut nous faire appréhender le fonctionnement de ces bêtes, leur donner une vie autre que celle à laquelle nous les vouons habituellement.
Elle cherche à anéantir l’écart entre les choses et leur apparence, dans des confrontations qui convoquent et interpellent la sensibilité du spectateur, sa propre histoire, ses rêves, ses dilections et ses phobies.

Muriel Crochet – née en 1955 – travaille à Angers

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Muriel Crochet est lissière. Elle pratique l’art ancestral de la tapisserie, qu’elle réactualise en recourant notamment à des techniques informatiques. Cette démarche n’exclut pas minutie et dextérité manuelle, quand elle réalise, par exemple, de minuscules insectes, à base de chutes de fils coupés, qu’elle présente dans des boîtes d’entomologie.
Dans la série Mille et une fleurs, son matériau de base est constitué de pétales de fleurs synthétiques récupérées dans les poubelles de cimetières. Elle les lave, les trie, les nue et les assemble sur des tamis qu’elle présente au mur.
Muriel Crochet puise dans la longue histoire de la tapisserie et s’en nourrit mais, dans le même geste, tente d’en dépasser les contraintes techniques pour lui donner une nouvelle liberté, en faire une technique picturale à part entière, propre à exprimer les préoccupations et les idées des artistes de notre temps.

Philippe Croq – né en 1961 – travaille à Marseille

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Philippe Croq est venu tardivement à la peinture. Initialement pratiquée comme un exorcisme aux accidents de sa vie, elle évolue progressivement de l’individuel au collectif, d’une fonction de mémoire à une forme d’universalisme.
Ses thèmes de prédilection sont les souvenirs d’enfance, les faits divers, les figures célèbres, les chansons à la mode, l’esprit du temps… Ils reviennent de façon récurrente, devenant des formes qui, à leur tour, en génèrent d’autres. Il privilégie les représentations à l’échelle 1, sur de grandes toiles, avec une mise en espace intuitive, quasi automatique, dans un geste rapide qui provoque des percussions de motifs et des rencontres inopinées. L’ambiguïté y est de rigueur, avec des formes volontairement imprécises, imparfaites, et des rapprochements de sens délibérément ouverts à de multiples interprétations.

Dauthuille – né en 1965 – travaille à Saint-Malo

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Dauthuille peint et dessine. Il maroufle des papiers sur toile, utilise la gouache, la cire, la paraffine.
Son univers est peuplé de femmes et d’enfants, figurés avec douceur et empathie, placés dans des situations ambiguës. Ils racontent des histoires intimes que chaque spectateur est libre d’interpréter à sa façon.
Sa ligne incisive et puissante se combine à des plages de couleurs chaudes et à des volutes qui s’entrelacent. Les corps féminins s’y cachent ou s’y révèlent au regard, dans un excitant mélange d’élégance et d’étrangeté, de candeur et d’impudeur.

Jérôme Delépine – né en 1977 – travaille dans le Vexin français

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Jérôme Delépine, peintre malvoyant, conçoit la peinture contemporaine comme un prolongement du classicisme figuratif auquel il emprunte l’usage intensif des glacis et du clair-obscur.
Il aborde des sujets archétypaux – Don Quichotte, des scènes religieuses… –, traitant l’image comme un prétexte pour établir un lien plurivoque entre le spectateur et la peinture.
Le flou est une de ses techniques de prédilection pour créer des atmosphères ambiguës et mettre en valeur la somptuosité des transparences de ses glacis.
Ses personnages semblent surgir du néant de derrière la toile pour se concrétiser, telle une idée ancienne revenant à la surface de la mémoire. Ses paysages émergent d’une brume dense et profonde, nimbés d’une lumière mystérieuse, d’une grâce surannée.

Delnau – née en 1954 – travaille en Loire-Atlantique

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Delnau appartient à la famille des peintres non figuratifs constructifs qui cherchent, à travers des rapports de formes simples et un répertoire de couleurs volontairement restreint, à faire prendre conscience au spectateur de la relation qu’il entretient avec le monde.
Elle s’intéresse aux points de rupture, à l’équilibre et à la dynamique des forces entre elles sur la surface délibérément contrainte de la toile, à la mise en espace des couleurs, des formes et des forces, à leur retournement, à leur détournement.
Son espace peint est organisé, architecturé. On croit le voir, l’appréhender, mais il est tout autre. Sa palette se limite au rouge, au noir et au blanc, couleurs éminemment symboliques, chargées d’une forte puissance évocatrice, aux fondements mêmes de notre humanité.

Géraud Delterme – né en 1985– travaille à Paris

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Le travail de Géraud Delterme prend sa source dans les graffitis, les mangas et la culture populaire. Il traite ces sujets en recourant à une technique et à des modes de représentation tout à fait classiques. Sa démarche, essentiellement parodique, constitue une attaque en règle visant à démonter, à subvertir, sans grandiloquence ni gesticulation, le dogmatisme et les habitudes esthétiques qui caractérisent la peinture figurative contemporaine.
La modestie des moyens employés relève de l’humour et de l’ironie, mais n’en est pas moins efficace dans sa pertinence et sa cohérence. Si un parallèle pouvait être osé, la rébellion, la résistance de Géraud Delterme relèvent plus de la pratique du sabotage discret, de la sape et de la subversion dans l’ombre que des attaques massives à l’arme lourde. Elles n’en sont pas moins dévastatrices.

Marie-Pascale Deluen – née en 1955– travaille en région parisienne

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L’univers de Marie-Pascale Deluen oscille en permanence entre masculin et féminin. Ses symboles, comme l’aiguille ou la plume, simultanément érigés et fendus, procèdent des deux sexes et suscitent des ambiguïtés identitaires que le spectateur ressent au premier abord.
Les souvenirs d’enfance, les rencontres marquantes, les lectures, les odeurs et les saveurs nourrissent sa réflexion. Frustrations et désirs assouvis s’entremêlent dans des propos qui sont toujours en relation avec un corps doublement sexué. Les plis, les sacs, les jupes, les pointes et les béances, les boules et les fils sont des métaphores limpides d’une activité génésique sexuée.
Le papier mâché est son matériau de prédilection mais elle peut aussi convoquer la terre, le plâtre ou le tissu, dans des volumes simultanément lourds d’ambiguïtés et plastiquement accomplis.

Christophe Dentin – né en 1966 – travaille à Paris

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Sur la surface parfaitement polie de pièces métalliques géométriques, rigoureusement découpées, Christophe Dentin projette des images numériques animées. La confrontation entre la matérialité froide, figée et inflexible du support et la chaleur animée, immatérielle et fuyante des images provoque un choc qui déroute et fascine.
Les vidéos, se répétant en boucle à l’infini, n’obéissent à aucune logique narrative. Ces sculptures-vidéos développent l’idée d’un temps simultanément suspendu et répétitif. Elles matérialisent une rupture tant avec la tradition de la contemplation d’un objet esthétiquement parfait qu’avec la pratique de visionnage de vidéos, déstabilisant le spectateur dans les repères spatio-temporels auxquels il à l’habitude de se fier.

Fabio De Santis – né en 1980 – travaille à Paris

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Formé en Italie, Fabio De Santis a été fortement influencé par le symbolisme dans sa capacité à puiser, dans le monde sensible, un répertoire d’images ou de postures qui entre en résonance avec l’inconscient collectif.
Ses œuvres, souvent des portraits ou des figures, isolées ou en groupe, sont d’abord fortement architecturées, confinées dans une structure géométrique rigoureuse. Dans un second temps, au sein de ce cadre formel, la main de l’artiste libère son énergie latente puis fige sur la toile un instant unique, une sorte d’instantané d’un moment de grâce passagère.
Sa pratique et son style mêlent avec bonheur introversion et flamboyance, exubérance et rigueur, structures archétypales et contemporanéité.

Sandra Detourbet – née en 1967 – travaille à Ivry-sur-Seine

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Sandra Detourbet a longtemps pratiqué l’art mural avant de se concentrer sur une recherche personnelle en atelier ou sur des œuvres réalisées in situ lors de manifestations publiques.
Fascinée par la figure de Narcisse, ses compositions donnent une grande place au corps, à son reflet et à ses déplacements. Elle restitue les figures de mémoire, comme des résurgences d’images qui l’ont frappée ou émue. Son dessin, spontané, ne rechigne pas à paraître parfois enfantin.
Sa manière de faire laisse une grande place à l’imprévu, avec un résultat qui échappe souvent au contrôle raisonné de l’artiste. Les images prennent alors leur liberté et contribuent à élaborer un monde autre, reflet spéculaire déformé de notre propre univers.

Astrid Dick – née en 1972 – travaille à Paris

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Astrid Dick se réfère volontiers à Schopenhauer pour qui toute forme d’expression humaine est inférieure à la musique. Dans la descendance des maîtres de la modernité du XXe siècle, sa préoccupation majeure est de minimiser les interférences entre la réalité et la représentation qu’elle en fait sur ses toiles de très grand format.
Elle construit, détruit et reconstruit incessamment ses sujets – souvent des poupées, objets de projection des fantasmes, des deuils, des blessures, des violences, des espoirs et des pulsions refoulées – jusqu’à ce qu’elle obtienne un résultat qui traduise non pas la réalité du modèle mais son être – son code génétique, en quelque sorte –, à travers la sensation subjective qu’elle en a. Le hasard intervient dans le processus, l’artiste se contentant de le contrôler pour éviter qu’il ne la dévoie de son propos initial.
Son style, violemment expressionniste, est à l’image de sa vitalité débordante.

Mélanie Duchaussoy – née en 1970 – travaille dans les Alpes-de-Haute-Provence

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Mélanie Duchaussoy pratique le monotype, technique de multiplication qui ne produit que des œuvres uniques.
Elle détourne les codes plastiques du portrait et s’affranchit de ses conventions pour figurer des personnages, mi-femmes mi-animaux fantastiques, hybrides et improbables. Ce sont des figures d’héroïnes anonymes et non identifiables, façonnées à l’énergie animale. Elles deviennent signes d’une vitalité intérieure, expression d’une dynamique des émotions, fragments instantanés d’histoires indicibles, miroirs des angoisses de notre temps.
Mélanie Duchaussoy nous emporte à la charnière entre humanité et animalité nous forçant à nous interroger sur la part de bestialité qui dort en chacun de nous.

Hélène Duclos – née en 1974 – travaille dans la Drôme

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Hélène Duclos mène de front peinture, dessin, gravure et broderie, outils d’exploration d’un territoire polymorphe, à la dimension de l’humanité. Ses investigations empruntent à la démarche de l’ethno-anthropologue. Elle s’intéresse à l’habitat, à la démographie, à la famille, aux communautés et aux groupes, aux rituels et aux mythes, aux migrations et aux exils, mais aussi à l’identité sexuelle et au genre.
Sa démarche créative est une improvisation – au sens musical de ce terme – sur la base de matériaux – matières, son, images, films, écrits… – accumulés lors d’expériences, de voyages ou de lectures. Elle cherche en permanence à élargir son propos, à lui donner sens et pertinence pour susciter une multitude de lectures et d’interprétations potentielles chez le spectateur.

Duhamel-Arrapel – né en 1951 – travaille à Paris

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Dans ses dessins, Duhamel-Arrapel part de taches fortuites qu’il interprète et complète, à la plume et à l’aquarelle, pour créer des personnages étranges et insolites, mi-bêtes mi-humains. Les attitudes sont souvent théâtrales, évoquant des mises en scène de mythologies énigmatiques, des confrontations non dénuées de violence, des corps en tension, des énergies sous pression.
La parenté avec les frottages de Max Ernst est évidente, même si les images qui en résultent sont dans un tout autre registre. Malgré les aléas qui président à leur naissance, ces dessins sont d’une remarquable cohérence plastique, témoignant plus de l’imaginaire de l’artiste que des contingences d’un hasard qui n’est, finalement, qu’un prétexte pour que l’artiste se mette en marche.

Bénédicte Dussère – née en 1954 – travaille à Clamart

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Bénédicte Dussère peint des tableaux dans lesquels le noir et ses variations sont dominants. De la superposition des couches de pigments liés à l’huile surgissent, de façon subtile et délicate, des formes, initialement indistinctes, mais que l’œil du spectateur attentif finit par identifier et reconnaître. Nous sommes ici tout proche du processus de la vision par temps de brume.
Abstraites pour l’observateur superficiel, figuratives pour qui prend le temps de les regarder, les peintures de Bénédicte Dussère nous prennent doucement par la main pour nous accompagner dans un cheminement qui va de l’ombre à la lumière. Double exercice, à la fois pour les yeux et pour l’esprit.

Carole Duvillier – née en 1972 – travaille à Étampes

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Carole Duvillier peint des fantômes. Ses personnages, femmes ou enfants, sont souvent sans visage ou masqués. Leurs corps se dissolvent dans l’environnement.
Au premier regard, les couleurs douces et fluides nous entraînent dans un univers apparemment heureux et sans problème. Féminité assumée et enfance insouciante… Ce n’est qu’au second regard, que l’on découvre la vacuité des têtes et des corps réduits à des enveloppes plus ou moins fermement délimités. Le spectateur, piégé, se retrouve face à des spectres, acteurs d’une histoire dont le scénario reste à écrire mais qui s’ancre profondément dans son expérience personnelle.

Amaya Eguizabal – née en 1966 – travaille à Paris

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Amaya Eguizabal pratique le pastel.
Elle réinterprète les souvenirs de son enfance, des contes et des légendes, de l’univers des rêves et des petits faits innocents de la vie de tous les jours. Elle s’attache, dans chacun de ses sujets, à trouver des racines d’une mythologie et d’une cosmogonie toute personnelle, où les formes fluides et les couleurs sensuelles sont porteuses d’autant de symboles.
Aucune nostalgie, cependant, ni regret d’un quelconque paradis perdu, mais plutôt un travail en profondeur pour faire ressortir, d’une sorte de chaos originel immémorial, une narration symbolique, délicate et identitaire très personnelle mais qui tend à l’universel.

Cécile Fauroux – née en 1995 – travaille à Mulhouse

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Adolescente précoce, encore lycéenne, Cécile Fauroux pratique la photographie depuis l’âge de quinze ans.
Ses prises de vues sont de véritables mises en scène de petits scénarios, de saynètes improbables, en lumière naturelle, dans les lieux de sa ville de résidence : Mulhouse. Elle affectionne les anciennes usines, les maisons abandonnées, les cimetières, les parcs, les jardins….
Ses clichés, d’une irréprochable qualité technique, ressortissent, au premier abord, à l’esthétique trash mais la subliment et la dépassent. Sombres et désabusés dans leur atmosphère, ils évoquent la mort, le mysticisme, le dégoût, avec une poésie, une sensibilité et une sensualité qui témoignent d’exceptionnelles facultés d’observation et de réflexion chez une artiste aussi jeune.

Nicolas Favre – né en 1975 – travaille à Troyes

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Peu de couleurs suffisent à Nicolas Favre pour planter son décor. Il figure de grands espaces, miroirs d’un vide central d’où surgissent des formes prégnantes qui signifient et font corps.
L’étonnement – de l’artiste et du spectateur – est une des composantes essentielles d’un travail qui se situe dans la descendance de Soutine et de Rebeyrolle. C’est, pour lui, le meilleur antidote au risque de la décoration, de la reproduction mécanique, de l’illusoire et d’une certaine routine mortifère.
Dans un processus de remise en cause systématique de tous les canons esthétiques et formels, il nous présente des corps qui brûlent l’espace, des mains qui étreignent l’humanité, des coulures qui pourraient être des larmes de sang, des taches qui témoignent d’agressions innommables ou d’un inextricable chaos originel.

Jens Ferm – né en 1960 – travaille à Paris

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Jens Ferm caractérise volontiers son travail par quelques notions clé : emblème, construction du temps, visage, qualité de la douleur et de la couleur, amour du détail, musique…
Les emblèmes sur les toiles de Jens Ferm sont tirés de la réalité banale – serpent, maisons, slip, fleurs, poissons, mains, visages, voitures, pluie… – et neutres, orphelins de toute signification. Le temps est matérialisé par des traits identiques dénombrant des unités temporelles à découvrir : microsecondes ou millénaires… Les visages sont effacés et réduits à des contours qui en découpent l’absence. Visible et invisible sont les métaphores de la couleur et de la douleur. Toutes deux se donnent à voir et à ressentir dans ses œuvres. L’amour du détail est omniprésent dans la facture. Quant à la musique, elle est le bruit de fond, l’épine dorsale de la composition.

Pauline Fillioux – née en 1987 – travaille à Paris

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Pauline Fillioux choisit des sujets – portraits, nus, scènes de vie, chefs-d’œuvre du passé – qu’elle capture par la photographie. Avec l’aide d’un outil informatique, elle en étudie minutieusement la composition, abolit les couleurs, puis travaille les ombres et les lumières. Dans une dernière phase, elle retranscrit l’image simplifiée sur papier en superposant des couches de bande adhésives – du scotch – de couleur havane.
Au-delà de l’évidente prouesse technique, ce travail minutieux et audacieux déroute et surprend. L’artiste engage un processus de détournement et d’appropriation d’un matériau normalement voué à des usages peu gratifiants. Elle déclare, non sans humour« On retrouve aussi dans mon travail, cette notion de dépassement des limites instaurées par ces bandes de scotch. Il est créé pour fermer, moi je l’ouvre au monde artistique. »

Emma Forestier – née en 1970 – travaille dans la presqu’île de Crozon

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Depuis des années, Emma Forestier fréquente le laboratoire d’anatomie de l’hôpital de Brest. Elle assiste aux séances de dissection des corps légués à la science et en tire des croquis qui alimentent son travail en atelier.
Il n’y a cependant rien de morbide dans ses travaux, mais plutôt une forme de glorification, de rédemption de la chair. À sa façon, elle sacralise le cadavre, le corps mortel, en lui redonnant une nouvelle vie, une autre âme, plastique et inaltérable.
Son travail traite aussi de la souffrance, non pas de celle des défunts, mais de celle des vivants, à côté des morts… Et aussi de celle des observateurs de ses dessins, souffrance mêlée à une évidente délectation plastique.

Anne Gaiss – née en 1976 – travaille à Boulogne-Billancourt

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L’univers plastique d’Anne Gaiss est celui des ambiguïtés et des entre-deux : entre abstraction et figuration, entre rêve refoulé et réalité organique, entre univers végétal et règne minéral, entre représentations mécaniques et observations anatomiques…
Ses images sont polymorphes, mouvantes, déstabilisantes. Elles tentent de matérialiser les forces insaisissables et les pulsions contradictoires qui l’habitent et l’animent. Mais sa démarche n’a rien de grandiloquent ni de moralisateur. Anne Gaiss demeure toujours dans le registre de l’introspection. Elle énonce son propos à partir de ses visions personnelles, intimes, brutes, livrées sans pudeur, tel quel, dans leurs ambiguïtés et leurs ambivalences. Au spectateur de les saisir, de se les approprier pour les faire entrer en écho avec sa propre réalité intérieure.

Nicolas Gasiorowski – né en 1958 – travaille à Ivry-sur-Seine

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Nicolas Gasiorowski se définit comme peintre d’un instant visionnaire imprévisible. Sa pratique – peintures et sculptures – a des parentés formelles avec l’art brut ou singulier.
Ses peintures sont figuratives, structurées par un trait incisif et par des aplats de couleurs vives. Elles sont narratives, peuplées de créatures familières – bêtes, femmes nues, musiciens, bouffons, humanoïdes indéterminés tels ceux que l’on trouve dans les dessins d’enfants –, tous acteurs et parties prenantes d’une vie inventée, d’un imaginaire tour à tour gai, mélancolique ou hilarant.
Nicolas Gasiorowski est un amuseur qui se propose de nous accompagner dans un exercice salutaire pour exorciser nos craintes et nos refoulements.

Jean-Philippe Gibergues – né en 1973 – travaille à Marseille

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Jean-Philippe Gibergues a longtemps dessiné des costumes, puis des mannequins, avant d’en venir au portrait. Ses figurations doivent beaucoup au cinéma. Ses personnages démesurés, incarnant les fantasmes du réalisateur, semblent tout droit sortis de l’univers de Fellini. La vulgarité, les poitrines hypertrophiées et la sexualité outrancière rappellent les films de Russ Meyer. Son monde d’infirmes, d’obsédés et de vamps décaties est proche de celui de von Stroheim.
L’efficacité visuelle et émotionnelle des peintures de Jean-Philippe Gibergues tient au décalage perçu entre la représentation réaliste et conventionnelle des modèles médiatisés qui l’inspirent et la réalité physique de nos contemporains. On peut y lire le procès en creux de la vulgarité de notre société.

Sylvain Gilory – né en 1973 – travaille dans la Vienne

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Les sculptures de Sylvain Gilory, pour la plupart abstraites, sont des objets qui peuvent être, selon les circonstances, minimalistes, surréalisants ou symboliques. Elles font appel au bois, au bronze, au coton, au latex ou à d’autres matériaux, seuls ou combinés.
Leur processus créatif est de type additif, procédant par assemblage, juxtaposition ou installation. L’artiste part d’une forme initiale, géométrique ou zoomorphe, moulée, sculptée ou récupérée qu’il met ensuite en scène et en espace en la multipliant, l’assemblant, la greffant ou la juxtaposant avec d’autres éléments d’origine différente.
Leur propos reste ouvert, laissant au spectateur toute liberté pour les interpréter à sa guise.

Pascal Goet – né en 1958 – travaille dans les Yvelines

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Pascal Goet macrophotographie des insectes dont il révèle la beauté cachée. Ses tirages, nets et contrastés, souvent sur fond noir, font découvrir des univers luxuriants, aux formes complexes et raffinées, aux textures somptueuses, aux couleurs chatoyantes. Ces images, parfois terrifiantes, peuvent rappeler des masques bigarrés, des pièces en céramique vernissée, des totems, des boucliers, des amulettes ou des talismans… Les allusions sexuelles y sont fréquentes, tout comme les évocations de l’artisanat populaire et des arts décoratifs.
À sa manière, Pascal Goet humanise des bestioles qui manquent singulièrement d’humanité, au point de nous les rendre sympathiques, désirables. Ses photographies ne sont pourtant que des constats factuels d’une micro-réalité, sans volonté ni finalité autre que la montrer, la révéler. Il revient à l’observateur de doter cette non-intention de toutes les charges affectives et émotionnelles qui le hantent ou l’angoissent.

Christian Goyon – né en 1957 – travaille à Grenoble

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Depuis plus de vingt cinq ans, Christian Goyon, architecte de formation, illustre des scènes de la vie quotidienne, essentiellement urbaines, en créant, sur des supports plans, des images de synthèse lenticulaires en relief qui peuvent être visualisées sans recours à des dispositifs spéciaux.
Implacables, froides et silencieuses, ses mises en scène renvoient à la solitude et à l’absence. L’artiste y dénonce la déshumanisation de la cité, la vacuité des perspectives, l’abandon du citadin replié sur lui-même, l’isolement physique et mental, l’inexistence de toute forme d’empathie, le caractère illusoire de la liberté des grands espaces… Une vision noire de notre humanité, abordée par le biais d’une technique insolite qui, à l’opposé, interpelle, suscite curiosité et intérêt.

Colette Grandgérard – née en 1946 – travaille à Paris

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La production en volume de Colette Grandgérard est plurielle.
On connaît surtout ses sculptures réalisées en grillage et en tarlatane colorée, suspendues, posées au sol ou assemblées dans des installations saisissantes. Elles figurent des corps en chute, au sens propre et métaphorique, des chaussures démesurées, des animaux débonnaires, étranges ou décalés… Tout un univers qui met en scène les rapports d’un volume vidé de son contenu à un environnement prégnant et chargé de sens. On se souvient, par exemple, des grilles récupérées dans des cimetières et de la pelouse synthétique aux couleurs criardes.
Colette Grandgérard nous invite à réfléchir sur la nature de la peau, de l’écorce des corps, limite entre le monde et le moi. Elle nous parle de chair, d’énergie. Ses poulets et ses vaches sont voués à la boucherie, mais ses humains ont-ils un avenir plus radieux ?

Gilles Grimon – né en 1955 – travaille dans le Vaucluse

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Gilles Grimon, peintre, fait d’un motif graphique un portrait… À moins que ce ne soit le contraire… Ses sujets, des visages féminins répondant aux stéréotypes de la beauté contemporaine normalisée, cadrés très serré, ne suscitent aucune empathie a priori. Cependant, le résultat attire et fascine le spectateur.
À chaque étape du processus créatif, le portrait change de couleur et de graphisme. La superposition des états successifs crée une ambiguïté perceptive : l’observateur voit-il un volume ou un simple graphisme, une image ou une alternance de couches picturales brillantes et mates ? L’œil et la raison ne peuvent trancher, oscillant perpétuellement entre ces différentes options.

Guacolda – née en 1967 – travaille en région parisienne

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Guacolda – pseudonyme emprunté au nom d’une princesse indienne – grave, peint, mixe, brode et assemble des figures.
Son univers pictural est évanescent, en apesanteur, à la limite de l’invisibilité, techniquement vide, mais pourtant très présent et prégnant. Quelques traits affirmés, des fils chamarrés, des taches ou traînées plus sombres, un minimum de plans colorés suffisent pour affirmer la matérialité d’un monde transparent, probablement voué à la dissolution, mais tellement attachant.
Guacolda nous interpelle, nous invite à sortir des autoroutes des évidences pour nous emmener sur des chemins de traverse, à développer notre attention pour les aspects les plus subtils de notre environnement, plus essentiels, finalement, que la superficialité clinquante qui caractérise notre société.

Bing Han – née en 1976 – travaille à Paris

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Bing Han récupère des médicaments inutilisés, extrait les gélules et les comprimés de leurs alvéoles ou de leurs plaquettes, et s’en sert comme matériau de base pour ses compositions. Elle les agence sur des petits carrés de papier blanc, avec des fils colorés, quelques traits de dessin et des inscriptions manuscrites. Juxtaposés, ces pages constituent de monumentales compositions qui, en dépit du minimalisme très normé de la démarche qui leur a donné naissance, n’en sont pas moins chaleureuses, poétiques et très personnelles.
Le contraste entre la nocivité potentielle de médicaments, périmés et délivrés sans ordonnance, et le ton de la confidence intime qui prévaut dans leur agencement est pour le moins décapant. Le spectateur est invité à pénétrer dans cette brèche conceptuelle et à porter un autre regard sur la maladie – sur sa maladie – et sur les moyens de s’en débarrasser.

Marc Héliès – né en 1964 – travaille à Paris

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Les visages des personnages de Marc Héliès, grands ou petits, sont tourmentés et violents. Ils retiennent l’attention et ne laissent pas indifférent.
Ses dessins, de petit format, sont souvent tracés sur des pages extraites d’ouvrages anciens qu’ils illustrent, directement ou de façon décalée.
Ses portraits de gueules cassées de la Grande Guerre, présentés de face et de profil, comme sur des fiches anthropométriques de la police, sont dessinés sur des feuillets arrachés à un exemplaire du roman autobiographique Le Feu de Barbusse. En un temps où les derniers poilus ayant survécu au carnage viennent de disparaître, les dessins de Marc Héliès hurlent avec une rare intensité : plus jamais ça !

Corinne Héraud – née en 1971 – travaille dans la Sarthe

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Corinne Héraud est photographe. En décalage avec l’air du temps, elle ne pratique que la photographie argentique et est une adepte inconditionnelle du procédé révolu du Polaroid dont elle apprécie la fragilité de l’émulsion et les couleurs subtilement décalées. Ses pelliculages requièrent des interventions manuelles qui génèrent des accidents, des aléas, et font de chacun de ses tirages une pièce unique.
Après avoir cherché ses modèles dans la nature, elle s’est intéressée à la figure humaine, dans des séries de portraits – Icônes cathodiques et Errances – qui abordent la question de l’identité, du statut de l’image, de la communication de masse, de la pensée unique, de la normalisation esthétique et de la solitude.

Jadikan & JF – nés en 1981 et 1973 – travaillent en région parisienne

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Jadikan pratique le lightpainting, technique inventée par Man Ray en 1935, consistant à recourir à de longues durées d’exposition dans une obscurité presque complète. Un rayon lumineux de faible intensité est alors utilisé comme un crayon ou un pinceau pour dessiner des lignes à la surface de l’image. Cette technique a des rapports avec le graffiti et le street art, avec la calligraphie, avec la chronophotographie, avec la chorégraphie et avec la peinture gestuelle, transposant, en quelque sorte, la technique du dripping de Pollock de la peinture à la photographie.
JF, anthropologue et photographe, réactualise l’ancienne technique de la vue stéréoscopique.
Leur projet en commun consiste à marier la technique du lightpainting avec celle de la stéréoscopie. Histoire de montrer que les procédés anciens peuvent se réinventer avec des technologies contemporaines…

Laurent Joliton – né en 1969 – travaille en Saône-et-Loire

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Laurent Joliton trouve ses sujets, au hasard des pages, en surfant sur Internet. Il peut jeter son dévolu sur les images les plus banales, insignifiantes, sans prétentions plastiques. Ce qui l’attire, ce sont les tranches de vie, les témoignages d’humanité dans ce qu’ils ont de plus modeste, d’insignifiant. Il les distingue, les tire de leur anonymat pour en faire des sujets de création. Ce faisant, il souligne, en creux, combien Internet banalise les images et génère, chez nos contemporains, une forme d’indifférence et d’oubli du sujet.
La pratique lente et minutieuse qu’est la peinture lui donne le temps d’analyser en profondeur ces images, de les interroger et de les restituer en jouant sur les empâtements, les flous, les transparences, les textures et les nuances… Une véritable mission de rédemption de la banalité…

Viriyah Edgar Karet – né en 1985 – travaille à Paris

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Viriyah Edgar Karet dessine à l’encre noire, d’un trait dense, profond.
Dans ses figurations de ruines ou d’architectures improbables, l’humain n’a pas sa place ou l’a perdue depuis longtemps. L’artiste nous révèle les vestiges de civilisations dévastées, passées ou à venir, les friches d’un cataclysme innommable dont on ne sait trop s’il est révolu ou s’il nous menace encore.
Sa prédilection pour les formats allongés, en hauteur, avec des perspectives resserrées, accentue le sentiment d’oppression, d’écrasement par une inexorable fatalité. Même si l’on reste persuadé que toute vie humaine a disparu de ces constructions fantomatiques, on se prend à craindre et à espérer simultanément de voir surgir, d’on ne sait où, un dernier rescapé… Ou tout juste son ombre…

Michel Kirch – né en 1952 – travaille dans les Yvelines

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Michel Kirch est photographe. Il se cantonne dans le noir et blanc, développant un univers sensible et étrange qui se situe quelque part entre réalisme magique et onirisme surréalisant.
Sa vision du monde est subjective, résultant de la confrontation permanente de sa sensibilité profonde à une réalité qu’il sait mouvante et insaisissable. Ce qu’il nous révèle, dans ses mises en scène précises et solidement architecturées, c’est que le mystère sous-jacent à toute situation rend dérisoires et vaines les tentatives de réduction à des représentations nécessairement simplistes. Il ne s’agit donc pas de témoignage, encore moins de constat, sur l’état du monde, mais de la matérialisation d’une sorte de paysage intérieur, de fiction personnelle à travers les formes, les approximations et les contingences du monde physique.

Sylvie Labiche – née en 1953 – travaille à Paris

Sylvie Labiche revisite quelques-uns des chef-d’œuvres de la peinture d’histoire, notamment ceux du XIXe siècle. Elle les retranscrit, réduisant la gamme chromatique à un simple camaïeu, avec une prédilection presque exclusive pour les rouges. Au personnage principal elle substitue, dans les mêmes attitudes que dans la composition originelle et partageant les mêmes vêtements, une figure de notre temps dotée des accessoires de la mode contemporaine, notamment de lunettes de soleil. Ces figures de substitution sont souvent des métis, des sang-mêlé…
Interpréter cet exercice comme une protestation contre toute forme de colonialisme serait très réducteur. Il faut plutôt y voir une remise en cause de nos habitudes perceptives, une invitation à réactualiser le sens et la fonction du genre de la peinture d’histoire.

Hélène Lagnieu – née en 1957 – travaille dans la région lyonnaise

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Hélène Lagnieu pratique l’hybridation.
Elle décortique l’anatomie humaine et animale pour créer des êtres équivoques qui tiennent de la chimère ou du monstre. Ses modèles, souvent féminins, proviennent de siècles d’histoire de la peinture, avec une prédilection pour Botticelli, Fra Angelico et Bosch. On retrouve aussi, dans ses toiles, l’ombre des personnages qui hantent la Divine comédie de Dante ou les aventures d’Alice par Lewis Carroll. L’image d’Ophélie flottant sur la rivière au milieu de fleurs éparpillées, telle que la dépeint Millais, vient aussi à l’esprit.
Cette mythologie personnelle, faite d’emprunts multiples, nourrit un monde luxuriant et fantastique dont la nécessité semble s’imposer avec urgence, comme substitut à la platitude de la banalité quotidienne.

Véronique Lagriffoul – née en 1968– travaille en région parisienne

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Le corps et les plis sont au cœur des préoccupations de Véronique Lagriffoul.
Ses personnages sont drapés de plis d’argile noire qui les enserrent au point de les étouffer. Ils en sont réduits à une étape régressive de leur développement, à un retour à l’état fœtal, à moins que ce ne soit une anticipation d’une future et probable fossilisation.
Les individus réduits au silence et à la paralysie ont perdu toute velléité de protestation, toute volonté de s’échapper de la gangue qui les immobilise. Seuls les plis témoignent d’anciennes tentatives, d’efforts dérisoires et avortés pour échapper à leur sort.
Ne doit-on pas y voir une métaphore limpide des effets mortifères de la pensée unique, du conditionnement intellectuel et de l’endoctrinement sur la part d’humanité qui reste en nous ?

Jane Le Besque – née en 1955 – travaille dans l’Ain

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Jane Le Besque nous livre un monde délirant, un univers fantastique dans lequel la nature a regagné ses prérogatives, une sorte de retour au paradis perdu. Elle mêle, dans un joyeux chambardement de couleurs kaléidoscopiques et de formes extravagantes, les espèces humaine, animale et végétale pour construire des histoires extraordinaires qui, à l’instar de toute création vivante, restent définitivement inachevées. Ses sujets sont en mue permanente et nous entraînent dans un tourbillon vertigineux. Mais, avec un humour tout britannique, elle nous invite, dans le même mouvement, à traiter tout ceci avec un peu de distance.
Ce décalage permanent entre la luxuriance des formes et des couleurs et l’apparente légèreté du propos nous replonge dans l’atmosphère d’Alice au pays des merveilles.

Marc-Jorma Lécureur – né en 1957 – travaille à Versailles

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Les peintures et les dessins de Marc-Jorma Lécureur s’inscrivent dans la descendance de Chardin, de Champaigne et des grands maîtres du XVIIe siècle français. Sa technique est époustouflante, tant dans la composition, que dans le traitement des lumières et le rendu des étoffes et des chairs.
Ce classicisme formel n’empêche cependant pas ses œuvres d’être inscrites dans des préoccupations très contemporaines. Non pas tant dans la forme, qui pourrait évoquer le courant hyperréaliste, que dans le fond. En dépit des nombreuses figures féminines – endormies, abandonnées ou absorbées dans d’insondables réflexions –, il y est, en effet, question de vide et d’absence. Cette vacuité, cette béance criante, interpelle le spectateur et l’invite à agir pour donner du contenu, du sens à sa propre vie.

Clément Ledermann – né en 1952 – travaille à Paris

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Clément Ledermann est photographe. Son champ d’investigation est la ville, la mégalopole, avec ses habitants, sa circulation, son brouhaha, ses contrastes, ses contradictions et ses paradoxes.
Il se mêle à la foule, la suit et se laisse porter de quartier en quartier, de jour et de nuit. Son objectif capte de menus détails insignifiants, un geste furtif ou les mouvements de masse. Ses images sont fortement charpentées, structurées par l’architecture urbaine. Les personnages ne sont qu’accessoires à son propos. Ils traversent le champ, anonymes atomes d’un ensemble plus large, la multitude humaine qui, dans ses compositions, devient la seule unité sociale. Sa vision est souvent cinématographique, comme un travelling figé qui incite le spectateur à élargir mentalement le cadre de la prise de vue.

Marc Le Dizet – né en 1963 – travaille à Toulouse

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Marc Le Dizet est un artiste hyperactif et polymorphe, pratiquant la peinture, la photographie, l’installation, la mise en scène de théâtre. Son attitude de base est celle d’un glaneur, collectant, modifiant puis assemblant des matériaux hétéroclites normalement voués à la destruction.
C’est dans ses photographies qu’il développe au plus haut point son humour corrosif et son point de vue critique, sans indulgence, sur lui-même et sur la société.
Sous le masque de Peggy la cochonne, il se met en scène, nu, dans des dispositions improbables qui évoquent cependant les compositions de la grande peinture baroque. Le masque reste le dernier rempart face à une réalité dont l’artiste tente, sans illusion, d’arrêter le cours. Un sursaut salutaire mais désespéré avant la dissolution définitive.

Rémy Le Guillerm – né en 1944 – travaille dans la Sarthe

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Les images de Le Guillerm sont fabriquées par une savante combinaison de mises en scène en studio et de manipulations informatiques. Les œuvres qu’il nous livre sont décalées, transgressives, délirantes, symboliques et fulgurantes, tout en s’inscrivant dans la tradition historique de plusieurs siècles de peinture. Cette tradition, Le Guillerm la garde cependant à distance pour mieux la miner de l’intérieur, la saper, par des références iconoclastes, blasphématoires ou burlesques.
Dans un mélange de gravité et d’humour, il nous propose des clés pour décrypter la complexité et la froide cruauté de notre société. L’amour et la mort s’y côtoient dans des danses macabres comiques, dérisoires ou cruelles, un tantinet sacrilèges.

Élodie Lemerle – née en 1970 – travaille à Laval

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Élodie Lemerle s’intéresse à la banalité de ce qu’elle appelle les petites figures du quodidien. Elle collecte chaque jour des images, çà et là, dans la presse, choisissant des sujets neutres et ordinaires. Elle les déchire, les découpe, les froisse et les associe par collage sur des feuilles jusqu’à ce qu’elles prennent un sens autre. Dans une seconde phase, elle les peint ou les dessine, souvent dans des camaïeux de gris.
On trouve, dans la démarche d’Élodie Lemerle, une curieuse combinaison d’un ancrage dans le réel et d’une prise de distance, d’une forme de défiance, par rapport aux images qu’en donne la presse. On peut aussi y voir une réflexion – à moins que ce ne soit un acte de dérision – dans le questionnement de ce qu’apporte une image peinte ou dessinée par rapport à une photographie.

Laetitia Lesaffre – née en 1972 – travaille à Paris

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Laetitia Lesaffre est artiste peintre laqueur et photographe.
Ses photographies, à l’aspect insolite, sont pourtant naturelles, sans traitement informatique. Elle les réalise en capturant les reflets de ses sujets dans ses laques. Les clichés résultants donnent l’illusion d’avoir été pris à travers un verre cathédrale ou une vitre embuée. Le spectateur se trouve en position de voyeur devant ces sujets déformés qui émergent d’une profonde obscurité.
Frêles, instables et fragiles, ces images récusent toute volonté narrative. Elles mettent en scène un sujet qui regarde son reflet et se sent regardé, dans une chaîne introspective ininterrompue dans laquelle l’artiste, ses laques et son appareil de prise de vue ne sont que des maillons contribuant à la glorification du seul sujet.

Kathy Le Vavasseur – née en 1962 – travaille à Paris

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Kathy Le Vavasseur a plusieurs cordes à son arc, mais c’est dans ses céramiques qu’elle donne le meilleur de sa créativité et de son sens plastique inné.
Fascinée par les formes simples, par les arcs brisés, les nœuds, les plis et les drapés, elle produit des pièces de petites dimensions, qui constituent des variations – au sens musical de ce terme – quasi infinies sur un module initial dont elle n’arrive pas à épuiser la richesse. Les couleurs sont sobres – du blanc et du bleu ciel –, la puissance évocatrice ne prenant sa source que de la forme. Présentées alignées ces pièces constituent de stupéfiantes installations qui séduisent et déroutent. Elles évoquent les signes d’une langue imaginaire que le spectateur est invité à décrypter.

Aleksandra Lopatic – née en 1971 – travaille à Paris

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Les travaux d’Aleksandra Lopatic sont placés sous le signe de l’imprévu, d’un hasard qu’elle contrôle cependant.
Elle assemble des fragments de flux mémoriels matérialisés par des images piochées çà et là au gré de ses pérégrinations dans l’espace matériel ou sur Internet. Inspirée par Dada et par la poésie électronique, elle s’applique à reconstituer une réalité originelle démembrée et déstructurée par les événements de la vie, à l’image de sa propre errance de réfugiée politique. Elle abandonne l’observateur dans un labyrinthe métaphysique fantastique, hanté de démons et d’angoisses, mais dont elle lui confie aussi, simultanément une extrémité du fil d’Ariane. Et c’est avec une joie presque enfantine que, après quelques errances à travers des formes et de couleurs familières, le visiteur finit par trouver une des multiples issues de ce dédale dont le seul objectif est de permettre de se révéler un peu plus à lui-même.

Hélène Loussier – née en 1960 – travaille à Paris

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Après un long voyage en peinture, Hélène Loussier a abordé les rivages de la céramique sculpturale. Bestiaire végétal, éclosions et coiffes sont les monuments les plus significatifs de cette nouvelle contrée. On y retrouve, en trois dimensions, toute la délicatesse, la tendresse et l’ironie fine que l’artiste mettait dans sa peinture. Un vent de légèreté, des réminiscences de l’enfance, des formes protectrices comme le giron d’une mère, des couleurs délicatement pastellisées, un brin de folie raisonnée, un soupçon d’introspection, beaucoup de liberté, un clin d’œil insistant, un sourire se muant en grand éclat de rire, une infinie joie de vivre et une chaleur humaine contagieuse en sont les ingrédients principaux. Que demander de plus ?

Myriam Louvel-Paoli – née en 1961 – travaille dans le Vaucluse

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Myrian Louvel-Paoli a été très vite séduite par le caractère graphique des anciens objets en fil de fer. Depuis 1995, elle expérimente avec les matériaux les plus divers, au premier rang desquels les fils de toutes natures : fer et autres métaux, aiguilles de pin, fibres végétales…
Elle forme, tord, coude et emmêle ses fils pour créer des volumes fantomatiques, dont les ombres portées dessinent de délicats réseaux, parties intégrantes de l’œuvre. La ligne du fil sculpte et structure donc le vide sans le combler, mais engendre aussi des œuvres bidimensionnelles éphémères et changeantes.
Les objets de Myriam Paoli-Louvel suscitent méditations et interrogations, tout en transposant dans la troisième dimension l’éternel question picturale du rapport de la forme et du fond.

Bruno Macé – né en 1953 – travaille en région parisienne

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Bruno Macé, dans sa peinture héritière des traditions du passé, raconte une histoire imbriquant mots, images, formes et couleurs. Cette histoire immémorielle, sans date ni références à un temps ou à un espace connus, conduit le spectateur du rêve au cauchemar. Aller-retour…
Elle laboure un terreau imaginaire mais suggestif, né de la conjonction de transparences et d’un geste brutal et incisif. Invitation à un voyage sans visa ni destination identifiable, elle entraîne le spectateur dans une spirale, au bord d’un gouffre amer où se mêlent, dans un univers éclaté, paysages, personnages, masques, relevés géodésiques, carnets de voyage… Déchirures et douceurs, sauvagerie et humanité, stabilité et basculement y coexistent, dans des oppositions dialectiques qui ne peuvent laisser indifférent.

Edgar Manuel Marcos – né en 1967 – travaille en région parisienne

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Les compositions d’Edgar Manuel Marcos évoquent une identité en quête de son affirmation. Les personnages sont sans visage, portent des masques ou se dédoublent de façon imparfaite. Tous ont perdu une partie de leur corps dans un exercice qui relève de la déconstruction suivie d’une reconstruction inachevée, imparfaite, comme suspendue. Ses personnages ne semblent pas souffrir de cet état instable, proche du vacillement. Ils sont fragmentés mais non torturés, la douceur des couleurs interdisant d’ailleurs toute évocation de peine ou de douleur.
Ce que l’artiste veut nous dire, c’est que nous vivons dans un monde en éternelle suspension, transitoire, éphémère, illisible, rempli de doutes, au devenir incertain, près de basculer à tout moment du côté du meilleur ou du pire.

Emmanuelle Mason – née en 1976 – travaille dans la Haute-Garonne

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Depuis 2010, Emmanuelle Mason travaille sur des séries intitulées Natures mortes, dans lesquelles elle mélange des photographies de petits animaux morts glanés au quotidien, des dessins à l’encre et des impressions numériques. La tension graphique de ces compositions semble donner vie à de la chair morte, à ces animaux qui se présentent comme des allégories de gisants, des métaphores de notre propre mortalité.
Ces œuvres tiennent à la fois de la vanité et des peintures rupestres des hommes préhistoriques. Elles sacralisent l’animal qui incarne et représente la nature. Emmanuelle Mason réagit ainsi à la distance que la vie contemporaine a mise entre l’homme et l’animal, désormais réduit au contenu de barquettes sous blister dans les rayonnages de supermarchés.

Mégalo Raëpsaët – née en 1966 – travaille à Marseille

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Le pseudonyme Mégalo Raëpsaët dissimule une artiste marseillaise qui fait feu de tout bois pour dénoncer la banalisation de la violence et les travers de notre société.
Ses animaux hybrides, humanisés – un lapin, notamment –, ingénus de prime abord, sont armés jusqu’aux dents. Ils manipulent des seringues, des pulvérisateurs d’insecticide, des armes automatiques… Ils sont parfois cagoulés, toujours terrifiants, tout en étant ancrés dans l’idée que l’adulte se fait de l’univers de l’enfance, de ses bonheurs et de ses angoisses.
Ce mélange de candeur et de cruauté, d’innocence et de perversité, pousse inexorablement l’observateur à s’interroger sur sa propre part d’animalité refoulée.

Jean Diego Membrive – né en 1959 – travaille à Paris

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Concepteur de décors pour le théâtre et illustrateur, Jean-Diego Membrive découpe des gouaches de couleurs vives et les recompose avec une volonté de monumentalité qui évoque l’architecture moderniste.
À l’opposé, ses peintures sur toile résultent d’un processus d’exécution long et attentif. Leur spectre chromatique est étroit : blancs, bleus éteints, terres d’ombre, ocres… Ce sont des portraits de ses proches, traités sur des fonds neutres hérités de la peinture espagnole. Ses personnages semblent installés sur une scène de théâtre désaffectée, en souffrance de décor. Ils sont plongés dans des réflexions qui ne peuvent être qu’existentielles. Dans ses toiles, Jean-Diego Membrive renouvelle, à sa façon, la pratique des memento mori

Amandine Meunier – née en 1977 – travaille dans l’Isère

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Depuis quelques années, Amandine Meunier travaille à partir de chambres à air usagées, qu’elle découpe et transforme pour produire des œuvres qui ont pour caractéristique commune d’évoquer le déplacement, le voyage, les frontières, le nomadisme…
En un temps où la chambre à air a été détrônée par le tubeless, son recours à ce produit devenu inutile devient un acte de protestation contre l’uniformisation mécanique des formes issues du monde de la production industrielle de masse. Il en est de même de son incessante recherche d’imperfections manuelles qui oppose industrialisation et artisanat. On peut aussi voir, dans sa démarche, une réflexion sur le processus de création de valeur : comment créer de la valeur esthétique en recyclant un produit qui n’en a guère ?

Nathalie Miellin – née en 1969 – travaille à Paris

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Nathalie Miellin est une fétichiste de la bonbonne de gaz, cet objet autrefois familier dans nos campagnes, désormais relégué, du moins dans les pays occidentaux, au rang des reliques d’une civilisation désuète. Simultanément bombe prête à exposer et figure féminine primitive – on pense aux idoles cycladiques ou aux matriochkas russes –, la bonbonne de gaz appelle à une éventration pour révéler son intimité, ses secrets.
C’est à cet exercice que se livre Nathalie Miellin. À l’aide d’un découpeur plasma, elle démembre les bonbonnes, les soude, les dessoude, les ressoude pour en faire des cathédrales, des maternités, des figures mythologiques féminines, des livres, des écorchées, des encordées… Autant d’images d’une féminité porteuse de mystères, de nouveaux secrets…

Gaspard Noël – né en 1985 – travaille à Paris

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Dans d’amples et majestueuses vues panoramiques, Gaspard Noël multiplie les apparitions d’un même motif, petit, peu visible en première lecture, incongru, insolite, décalé, mais décliné, conjugué et varié. Ces personnages deviennent sujets, subissant plus le paysage qu’ils ne l’habitent. Ce sont des cercueils investissant une forêt du sol au sommet des frondaisons, des loups-garous, quadrupèdes humains nus, traquant leurs proies dans un bois enneigé, des gerbes d’eau accompagnant la chute d’improbables météorites vivants dans un lac écossais… Le tout dans la placide impartialité d’un paysage grandiose. On pense inévitablement à la noyade du héros, dans l’indifférence générale, telle qu’elle est représentée par Pieter Bruegel l’Ancien dans La Chute d’Icare.

Corine Pagny – née en 1959 – travaille dans les Yvelines

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Corine Pagny est fascinée, depuis son enfance, par les figures singulières du carnaval, par les déguisements qui donnent aux personnes une identité d’emprunt et masquent temporairement leur propre personnalité.
La fête, le travestissement, la transgression, serait-elle temporaire, des codes et des conventions sociales, l’excès, la libération de l’énergie vitale, l’impudeur et une certaine forme d’exhibitionnisme sont au cœur de son propos et de sa pratique. Elle cherche à nous transmettre l’engagement de ses personnages pris dans des activités festives, tout en nous faisant bien comprendre qu’il ne s’agit que d’une peau provisoire, d’une écorce qui tombera comme une mue dès les feux de la fête éteints. Ses sujets se retrouveront alors face à eux-mêmes, à leur véritable identité.

Jae Woo Park – né en 1972 – travaille à Nancy

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Les peintures à l’huile de Jae Woo Park prennent leur source dans un travail préparatoire photographique. Le caractère instantané des clichés contraste avec leur longue et laborieuse retranscription sur la toile, enchaînant superposition des couches, attente pour le séchage et retouches…
Les photographies originelles sont prises rapidement, sans flash, même de nuit, ce qui leur confère un caractère flou et imprécis, comme si elles étaient reflétées dans une vitrine ou vues à travers une glace embuée. Jae Woo Park s’attache à scrupuleusement reproduire ces imprécisions sur ses toiles, ce qui donne à ses tableaux un aspect intimiste, fragile, irréel et onirique. À l’opposé d’un hyperréalisme froid et mécanique, ses peintures nous touchent justement par leurs imperfections voulues, génératrices d’une immense délectation plastique.

Philippe Parrot Lagarenne – né en 1942 – travaille à Paris

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Philippe Parrot Lagarenne dessine, peint et réalise des sculptures en céramique. Quel que soit leur mode d’expression, ses œuvres sont festives et explosent d’une joie de vivre bon-enfant, aux antipodes de toute considération métaphysique. Elles sont exemptes d’angoisse et de douleur, même quand elles figurent des têtes de mort ou des animaux tués. Les touches d’humour y sont fréquentes. L’artiste donne forme à son imaginaire fertile et jubilatoire, dans des compositions instinctives qui ne se structurent qu’au fur et à mesure de leur élaboration. Rêve et réalité s’hybrident dans des éclats de couleurs vives, des formes qui récusent tout académisme, des compositions qui provoquent un optimisme communicatif. Comme autant de pieds de nez aux pisse-vinaigre de tous poils.

Pilar du Breuil – née en 1953 – travaille à Aubervilliers

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Pilar du Breuil est photographe. Après s’être intéressée à des sujets à caractère social – prostitution, solitude, souffrance, racisme, féminisme, lieux désaffectés, peur de l’avenir… –, elle s’est récemment penchée sur la nature morte. Natures mortes n’en sont pas vraiment, puisque les objets personnels mis en scène n’ont jamais été vivants : livres, outils, photographies de famille… Sauf à considérer que la photographe s’attache à évoquer le deuil de son passé.
Les clichés, trop réalistes au goût de l’artiste, sont ensuite retravaillés sur ordinateur pour leur donner une dynamique et un rythme qui gomment leur caractère anecdotique et leur confèrent une portée plus universelle. De l’évocation nostalgique du passé à l’affirmation universaliste… L’essence de l’art ?

Mélissa Pinon – née en 1972 – travaille à Paris

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Mélissa Pinon est une fervente visiteuse du Musée du Louvre, où elle affectionne particulièrement la peinture française du XVIIIe siècle. Cette culture picturale acquise auprès des maîtres anciens a influencé sa propre production, résolument figurative, attachant une grande attention à la facture. Elle a copié des chefs-d’œuvre du passé – notamment La Raie de Chardin –, représenté des visiteurs devant des œuvres de Watteau, produit des portraits, des paysages ruraux ou urbains, des vanités…
Ses œuvres les plus récentes sont des natures mortes sur fond neutre : une paire de sandales, un oiseau mort, des papiers froissés, des emballages, les outils du peintre… La sensualité de la touche, la précision du trait et la justesse des couleurs, souvent sourdes, n’occultent pas la création d’une atmosphère poétique, souvent nostalgique, preuve irréfutable, s’il en fallait encore, que le bel mestiere a encore du sens dans l’art de notre temps.

Point, Contrepoint. Guillaume Chaussé – né en 1977 – travaille à Paris

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Guillaume Chaussé crée des structures autoporteuses filaires en s’appuyant sur le concept de tenségrité, inventé par l’architecte Buckminster Fuller. La tenségrité caractérise la faculté d’une structure à se stabiliser par le jeu des forces de tension et de compression qui s’y répartissent et s’y équilibrent. Les structures établies par la tenségrité sont donc stabilisées, non par la résistance de chacun de leurs constituants mais par la répartition et l’équilibre des contraintes mécaniques dans la totalité de la structure. Ainsi, en reliant des barres par des câbles, sans relier directement les barres entre elles, on arrive à constituer un système rigide stable.

Olivier Poizac – né en 1967 – travaille à Versailles

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Les huiles récentes d’Olivier Poizac sont peintes dans des camaïeux de gris. Certaines copient des images tirées de la presse, telle cette automobile en feu ou ce bus couché sur le flanc. D’autres représentent des objets ordinaires de la vie courante, comme cette paire de baskets délaissée. D’autres encore relèvent de la vanité, tel ce corbeau sur la poitrine d’un pape mort ou ce rat perché sur une couronne impériale abandonnée.
Les plus fascinantes et déroutantes se trouvent cependant dans sa galerie de portraits incongrus. Dans l’un, un Hamlet dont la tête est remplacée par un polyèdre irrégulier contemple le crâne de Yorick. Ailleurs, une femme dotée d’un masque à gaz, les seins lourds, est qualifiée de louve. Dans un autre, un vêtement vide a conservé la forme de la femme qui le portait. Plus loin, des portraits de familiers nous montrent des sujets tournant le dos au spectateur ou cachant leur visage dans leur chevelure.

Williams Raynaud – né en 1974 – travaille en Haute-Garonne

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Williams Raynaud est un artiste autodidacte qui a longtemps fréquenté les ateliers de confection. Peignant depuis son enfance, il découvre, en 1997, la technique de l’aérographie. Son style évolue alors vers une forme d’hyperréalisme et de photoréalisme à l’acrylique. Il pratique aussi le body painting.
Ses compositions, très personnelles, mettent en scène, dans une technique perfectionniste, des icônes de la vie contemporaine du type de celles peintes par les artistes pop américains. Sa préoccupation pour un réalisme presque photographique incite cependant le spectateur à dépasser ce qu’il perçoit pour questionner la vanité de toute pratique de représentation figurative et le statut de l’image dans notre monde contemporain.

Véronique Reinaud – née en 1957 – travaille dans l’Hérault

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Formée en biologie appliquée, Véronique Reinaud a gardé de ses études une propension à l’investigation de la nature, des coupes de tissus, des cellules animales ou végétales au microscope.
Ses préoccupations essentielles la poussent à donner forme visuelle à la nature intime, à opposer mobilité macroscopique et statisme microscopique, réalités perceptible et cachée. Ces réflexions débordent alors sur la recherche d’un équilibre permettant de résoudre l’opposition dialectique entre intime et collectif.
Ses peintures se figent en trois dimensions sur des supports de forme circulaire, conique ou filaire, selon les séries. Le contrôle permanent de son geste bannit toute fluctuation émotionnelle sans tomber pour autant dans une géométrie décorative.

Gilles Rieu – né en 1953 – travaille à Toulouse

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Depuis quelques années, Gilles Rieu travaille sur une série qu’il a intitulée Devoir de mémoire. Ses œuvres sont des superpositions de palimpsestes, des traces à demi effacées étant recouvertes par des plus fraîches, à l’instar des panneaux d’affichage ou des vieux murs. De trames serrées, denses, drues, émergent, comme venus du fond d’une mémoire collective, des visages, des silhouettes, des fragments d’écritures lisibles par bribes… L’observateur doit redonner du sens à ces signes qui le renvoient inéluctablement à ses propres souvenirs, parfois enfouis sous le poids de la réalité présente.
L’artiste se laisse guider par le hasard, transformant une tache ou un trait fortuit en intentionnalité, nous rappelant, à sa façon, qu’un peuple sans passé ne peut se construire un avenir.

Anne-Lise Riond Sibony – née en 1967 – travaille à Paris

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Anne-Lise Riond Sinony souffle le verre qu’elle combine avec des émaux vitreux. On pourrait aussi dire qu’elle peint et enfouit dans le verre des portraits en trois dimensions qui racontent ses rêves, ses fantasmes, ses souvenirs. Elle est inspirée par les masques funéraires du Fayoum, par les crânes surmoulés d’Afrique et d’Océanie, par les visages des gisants dans les cathédrales, mais aussi par la peinture moderne occidentale de Van Eyck aux préraphaélites.
Sa technique, longue, minutieuse, enchaîne des étapes qui mêlent celles des métiers du verre et celles de la pratique de la gravure et de la peinture. L’aléatoire y prend part, mais Anne-Lise Riond Sibony n’hésite pas à détruire, en cours de processus, et à recommencer les pièces qui ne répondent pas à son inextinguible soif de qualité technique et de perfection formelle.

Anne-Christine Roda – née en 1974 – travaille en Haute-Savoie

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Anne-Christine Roda est peintre.
Elle se consacre exclusivement aux portraits, tous saisis sur un fond d’un noir intense. Ses esquisses sont des clichés photographiques qui servent à la mise en place et à la structuration de l’espace. Elle les transcrit sur la toile, en utilisant la technique ancienne des minces couches picturales superposées, des glacis et des retouches. Elle concentre son application sur le visage, les vêtements et les mains étant traités de façon plus sommaire.
Le fond noir, la présence du sujet et le réalisme quasi photographique de son visage forcent le spectateur à plonger dans l’altérité du personnage figuré, en un face-à-face presque spéculaire, où, dans un mystérieux effet de transfert, le spectateur devient autre.

Michel Roty – né en 1962 – travaille en Haute-Garonne

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Le monde de Michel Roty est celui du petit format, carré, où rien n’est anodin ni laissé au hasard. L’artiste se définit comme un surréaliste postmoderne, composant des univers fragiles dans lesquels signes et symboles deviennent écriture ou notation musicale. Il raconte l’amour, la vie, la mort, la dissolution des corps, les histoires romantiques, les souvenirs d’école, convoquant de petits objets – souvenirs photographiques, fils de coton ou de fer, aiguilles de seringues… – comme pièces à conviction de sa déposition plastique.
Ses tableaux ont un caractère psychanalytique, procédant par condensation, déplacement, surimpression et latence. Ils témoignent d’un temps enfoui, refoulé, que le spectateur est invité à décrypter et à interpréter en résonance avec sa propre expérience personnelle.

Thierry Rousseau-Aymard – né en 1965 – travaille à Paris

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Thierry Rousseau-Aymard est photographe plasticien. Ses prises de vue servent de point de départ à un long et rigoureux processus de structuration dont les résultats font penser à la peinture constructiviste. Il travaille en effet sur ses images comme un peintre sur sa toile. Il les peuple de furtives présences humaines évoluant dans des environnements architecturaux imposants et déshumanisés. Il en résulte une réalité autre, séduisante pour l’œil mais terrifiante pour l’esprit, dans laquelle l’homme devient subordonné aux éléments mêmes qu’il a créés.
Thierry Rousseau-Aymard nous parle de notre relation au monde sensible. Le contraste est frappant entre le chaotique voyage intérieur de l’artiste et l’angoissante issue d’un périple débouchant sur un monde formel et froid, dans lequel l’homme n’est plus qu’un pion ballotté au gré de forces qu’il ne contrôle plus.

Lucien Ruimy – né en 1952 – travaille au Mans

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L’univers de Lucien Ruimy est en déséquilibre permanent entre une figuration réduite à un minimum de signes humanoïdes et une abstraction explosive et expressive.
Sa démarche part de la matière. Le peintre se laisse guider par elle sans savoir, a priori, où elle le conduira. Si une histoire en émerge et s’impose, l’œuvre deviendra figurative, sinon elle bifurquera vers un pur travail sur les épaisseurs et les transparences, ce que l’artiste désigne sous le nom de surfaces d’accumulation.
Ce travail demande du temps et une aptitude à interpréter le moindre signe fortuit qui peut devenir acteur d’une histoire à créer de toutes pièces. Il y est aussi question d’abandon et de dérive. Dérive du sens, contenue par une détermination plastique, mais évoluant dans un espace et dans un temps sans contrainte ni limites.

Arno Sabot – né en 1979 – travaille à Saint-Étienne

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Arno Sabot se définit comme photographe expérimental et avoue ses sources chez Dada et les expressionnistes. Son travail tente de faire resurgir une réalité nouvelle de réalités plurielles qui l’ont précédée. Il procède par superposition informatique de plusieurs clichés, auxquels il ajoute des accidents – brisures, rayures, griffures, usures, reflets parasites, floutage… – pour marquer le passage d’un temps irréversible et inexorable.
On y voit une métaphore transparente du processus mémoriel, avec ses strates, ses couches vives et celles moins présentes, refoulées, déformées, noircies ou embellies. Ses images empilées, décalées, créent aussi un univers imaginaire qui évoque les visions et les pensées que génère un cerveau proche du sommeil.

Rolf Saint-Agnès – né en 1969 – travaille dans le Tarn

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La peinture de Rolf Saint-Agnès a été influencée par le pop art et par le surréalisme. Un long séjour à New York le familiarisa avec les travaux de Warhol, Lichtenstein et Haring. Sa peinture navigue entre happenings, détournements d’expériences de la vie quotidienne, mise en abîme de l’artiste et de son rôle dans la société, et autodérision féroce.
Ses toiles, très physiques, débordent d’un optimisme communicatif, dans une explosion de couleurs qui récuse les règles du bon goût et toute théorie esthétique. Ironie et tendresse se mêlent à un humour corrosif qui remet en cause les travers d’une société dévoyée par la consommation et l’individualisme.
Sérieuses mais ne se prenant pas au sérieux, ses œuvres interpellent le spectateur et, dans un grand éclat de rire, le font vaciller dans ses convictions les plus ancrées.

Albane de Saint Remy – née en 1966 – travaille à Tours

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Les peintures d’Albane de Saint Remy se situent dans un état d’équilibre magique entre trait et matière, entre figuration et abstraction, entre action et contemplation, entre introversion et effusion, entre liberté formelle et contrôle, entre engagement physique et suspension…
C’est la matière picturale, très charnelle et sensuelle, qui guide l’action de l’artiste. À chaque instant, elle prend le risque de se voir dépasser, de perdre la maîtrise de son œuvre en devenir. Le tableau résulte miraculeusement de la confrontation de ces volontés contraires, éliminant le superflu et le contingent pour révéler l’issue d’une lutte épique, chtonienne entre l’artiste et les éléments. Une peinture d’Albane de Saint Remy est le creuset de plusieurs manifestations – de plusieurs épiphanies – celle de l’identité de la matière, celle de la volonté de l’artiste, celle du sujet émergeant du magma, celle des couleurs régénérées dans les affres de la création…

Séverine Bernard – né en 1979 – travaille à Rouen

Séverine Bernard est ébéniste de formation. De son premier métier, il a gardé un goût pour les châssis aux arêtes biseautées, qu’il fabrique lui-même. Il peint sur papier, qu’il maroufle ensuite sur ces supports, donnant du relief à ses œuvres, un peu à la manière des retables dans les églises baroques.
Après avoir produit des œuvres gestuelles, très colorées, parfois présentées en diptyques, Séverine Bernard s’est tourné vers la figuration. Il peint désormais des grandes figures, des sortes de crucifixion incomplètes, occupant la partie centrale de constructions géométriques mondrianesques. Les couleurs sont sourdes, avec une dominante d’ocres et de verts qui évoque la peinture du Siècle d’Or aux Pays-Bas.

Djan Silveberg – né en 1969 – travaille au Luxembourg et en France

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Dans ses multiples modes l’expression (peinture, sculpture, photographie, installation…), l’art de Djan Silveberg est caractérisé par une forme de narration poétique combinée à un humour grinçant.
Le versant narratif et poétique se matérialise par le recours à des fragments d’histoire qui captivent le spectateur et l’entraînent dans une réflexion sur le sens de l’art, ses valeurs, la quête de soi et la recherche de l’autre. Le versant humoristique, souvent ludique, toujours acerbe et incisif, se construit sur des jeux de mots, des calembours visuels, la dérision et la critique sans complaisance des dysfonctionnements de la société.
Sans être provocatrices, ses œuvres suscitent toujours des réactions de la part des spectateurs : attraction ou répulsion, adhésion ou rejet, amusement ou agacement… Jamais l’indifférence…

Nathalie Sizaret – née en 1962 – travaille à Asnières-sur-Seine

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La peinture de Nathalie Sizaret est figurative et onirique. Elle célèbre la verticalité, avec des corps légers, simultanément forts et fragiles. Elle est empreinte d’un bonheur de vivre et d’un optimisme lumineux irrépressibles.
Nathalie Sizaret structure ses toiles par ce qu’elle nomme des passages, séquences verticales sur lesquels s’impriment, en état de lévitation, des visages, des corps, des ailes, traces d’une présence. Des mots, sur des papiers collés, accompagnent ou contrecarrent le mouvement ascensionnel et relancent le regard. Ces textes, qui s’insèrent dans les chairs, sont des rappels de la réalité quotidienne, avec ses joies et ses peines, ses conflits et ses apaisements, mais jouent aussi le rôle de métaphores de la mémoire, du souvenir.

Isabelle Souchet – née en 1961 – travaille en région parisienne

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Isabelle Souchet, créatrice de textiles, écrit des textes et les illustre. Ses histoires, rédigées à la première personne du singulier, relatent des événements de la vie de tous les jours, la banalité au quotidien, ou se présentent comme des carnets de voyage. Ils prennent la forme de narrations classiques, dans laquelle l’illustration vient en hors-texte, ou de phylactères dans des vignettes en pleine page. Son dessin est redevable au graphisme simplifié du pop art, mais en récuse la froideur distante. Ses personnages, antihéros du banal, suscitent l’empathie, malgré le refus d’embellir leurs disgrâces physiques pour se conformer aux canons de la beauté physique normalisée. Tendresse, humanité et humour imprègnent les mises en scène auxquelles le lecteur-spectateur peut facilement associer des événements de sa propre vie.

Farzaneh Tafghodi – née en 1957 – travaille à Paris

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Farzaneh Tafghodi, formée à Téhéran a poursuivi sa formation à Paris. Sa peinture traduit la dualité de ses racines, dans une étonnante forme de syncrétisme orient-occident. La grande tradition classique, notamment Rembrandt, Vermeer ou Velázquez, mais aussi le post-expressionnisme de Bacon et De Kooning, l’ont profondément marquée.
Ses œuvres, tendues, témoignent de l’expérience intime de l’absence, sous la forme de fantômes, de vêtements vides ou d’extraterrestres qui hantent ses compositions. Il y est souvent question de voiles et de dévoilement, dans des mises en scène qui doivent simultanément à la chorégraphie, au cinéma et à l’évocation de la condition féminine en pays d’islam. L’expérience douloureuse de l’arrachement, vécu de façon intime, et de la déréalisation du monde sont aussi au centre de ses préoccupations.

Thoji Choi – né en 1977 – travaille à Issy-les-Moulineaux

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Thoji Choi se définit comme un créateur de sculptures oniriques et gourmandes.
Ses œuvres sont des structures molles, en toile, solidifiées par des armures réalisées par la juxtaposition d’une multitude de zircons, ces diamants du pauvre, utilisés pour réaliser des bijoux à bon marché. Leurs formes peuvent être humaines, des fragments de corps, des animaux, des végétaux, des objets utilitaires ou des créatures fantastiques.
Malgré le caractère semi-précieux du matériau utilisé, les objets produits n’ont rien de clinquant ou de tape-à-l’œil. Bien au contraire, ils sont joviaux, truculents, picaresques, excessifs, démesurés, évoquant plus Gargantua et son insatiable gloutonnerie que le bling-bling des parvenus et des nouveaux riches.

Nadine Touzé – née en 1959 – travaille en Indre-et-Loire

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Nadine Touzé sculpte et assemble.
Ses œuvres sont joviales, colorées, invasives, proliférantes, déjantées, évoquant le monde d’une enfance moins innocente qu’on pourrait le penser au premier abord.
Ses triptyques rappellent les retables baroques. Ils ne sont pas peuplés de saints ni de scènes édifiantes, mais de figures bigarrées, mêlant, dans un raccourci saisissant, plusieurs siècles d’histoire de l’art, depuis la statuaire grecque et la peinture de la Renaissance italienne jusqu’aux boîtes de merde d’artiste de Manzoni et des jouets en matière plastique. Le résultat est décapant, corrosif et hilarant.
Nadine Touzé nous oblige à revoir nos préjugés sur l’art prétendument sérieux et sur la façon dont est transmise et perpétuée la tradition picturale.

Ced Vernay – né en 1968 – travaille à Marseille

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Ced Vernay est un artiste pointilliste. Mais, le point ayant disparu, remplacé par le pixel, il s’est fait artiste pixelliste. De fait, ses pixels sont des confettis obtenus en découpant des magazines avec un emporte-pièce. Essentiellement portraitiste, il part d’une photographie d’une personne connue, d’un proche ou d’un anonyme, la met au carreau puis, minutieusement, reconstitue l’image initiale en collant les petites pastilles sur la toile. Ced Vernay est indéniablement coloriste, mais sa palette est une boite de confettis et son pinceau une pince à épiler…
Tant de minutie, de patience et de méticuleuse précision pourraient faire craindre un résultat dans lequel la technique prime sur l’expression. Il n’en est rien, à l’instar des œuvres de ses grands devanciers en pointillisme, ses pointilleux efforts donnent à ses portraits une présence vibrante qui relègue la prouesse technique au second plan.

Marine Vu – née en 1970 – travaille à Montreuil-sur-Seine

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Marine Vu, peintre et dessinateur, déconstruit puis reconstruit des images empruntées à l’actualité ou à des photographies de famille. Ses incursions sous la surface même de l’image ont pour objectif d’en débusquer l’essence, d’identifier ce qui nous lie à elle et ce qui nous en sépare. Il y est question de dissonances et de résonances, de disparitions et de résurgences, de temps et de mémoire, de conservation et de destruction.
En disséquant l’iconographie, Marine Vu met en évidence ses complexités et ses ambivalences. Elle fait dialoguer dit et non-dit, intime et public, réel et virtuel, présence et absence… Elle souligne la fragilité de toute représentation, la dualité de l’image et sa plasticité aux regards que nous lui portons, tout en explorant les limites de la figuration.

Walks as she thinks – née en 1978 – travaille à Paris

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Walks as she thinks, nom de la mère du chef sioux Red Cloud, est le pseudonyme d’une jeune artiste à la production polymorphe, révoltée par les injustices sociales, la souffrance d’une partie de l’humanité, les guerres, les génocides, l’esclavage…
Influencée par le photo-journalisme militant, qu’elle pratiqua elle-même, elle s’est rapidement engagée dans une expression artistique mise au service de ses idéaux. Pour elle, l’art est une terre de liberté qu’il importe de conserver telle, en évitant toute forme de compromission ou d’asservissement à des non-valeurs. Consciente du fait que la réalité est toujours subjective, elle se méfie des réécritures de l’histoire et de l’actualité.
Forte de ces convictions elle s’est lancée dans la réalisation d’œuvres corrosives qui frappent toujours juste à l’endroit le plus sensible. Certaines de ses compositions ont la force volcanique des affiches qui fleurirent sur les murs parisiens en mai 1968.

Laura Zimmermann – née en 1986 – travaille dans les Yvelines

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Laura Zimmermann pratique une peinture sans concession. Ses tableaux exploitent les éléments de l’iconographie populaire de notre temps, qu’elle traite rapidement en feignant une facture maladroite, vite faite, à l’instar du street art. Elle dévoie ces images banales et insignifiantes en leur conférant une dimension universelle, génératrice, selon les séries, d’angoisse et de malaise ou de tendresse et d’empathie. Elle peut en effet représenter des enfants jouant avec des armes de guerre (série La violence ordinaire) ou des bambins souriants, dans des attitudes plus conventionnelles (série The Kidz).
Laura Zimmermann peint ses toiles à même le sol, attaquant leur surface avec des gestes qui s’apparentent à une attaque du support. Cette brutalité dans l’exécution révèle la violence souterraine, mêlée de fragilité, de ses sujets.

Quelques acquisitions récentes




Gilles
GUIAS
Jean-Luc
JUHEL
Jean-Loup
CORNILLEAU
Gaspard
PITIOT
Christophe
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STANI


À ne pas rater...





Regard
Six expositions dans six lieux de la Communauté d’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines

Mythes en abîme
Commanderie des Templiers de la Villedieu
      CD 58 – Route de Dampierre – 78990 ÉLANCOURT
      du 11 décembre 2013 au 23 mars 2014


Du mot à l’image au mot
Maison de la Poésie
      10 place Bérégovoy – 78280 GUYANCOURT
      du 5 février au 21 mars 2014


Regards sur la jeune abstraction contemporaine
Galerie Le Corbusier
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      du 12 mars au 9 avril 2014


Regards croisés – Max Lanci x Christian Lefèvre
La ferme du Mousseau
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      du 21 mars au 13 avril 2014


Daniel Pincham-Phipps – Les mutations du regard
Mezzanine de l’Hôtel de Ville
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      du 9 avril au 24 mai 2014


Détournement et recyclage
Maison des Bonheur
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      du 29 avril au 21 mai 2014


macparis 2013
Du 28 novembre au 1er décembre 2013
Espace Champerret – Paris XVIIe
Entrée gratuite sur réservation sur le site


Les 111 des Arts19ème édition
Au profit de la recherche médicale en oncologie pédiatrique
Du 15 au 23 novembre 2013
Mairie du VIIIe arrondissement – 3 rue de Lisbonne – 75008 PARIS
Entrée libre


Patrice Pantin – Brushdestrokes
Du 21 septembre au 17 novembre 2013
Galerie Réjane Louin
19 rue de l’Église – 29241 LOCQUIREC


Dominique De Beir & Sylvie Houriez
fraise et framboise

Du 2 novembre au 15 décembre 2013
Chapelle du Collège des Jésuites – 76260 EU


Wilson Trouvé – STRATA
Du 12 septembre au 31 décembre 2013
Atelier / Galerie Les Bains-Douches
13 quai Presbourg – 56300 PONTIVY


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