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Le poil à gratter… 
Lettre d’information de Cynorrhodon – FALDAC  
www.cynorrhodon.org  


N° 113 – février 2022  

  ISSN 2264-0363
 

Couleur – Douleur









Hugo von Hofmannsthal





Chaïm Soutine
Autoportrait,1916





Chaïm Soutine
Le Groom, 1928





Chaïm Soutine
Les Maisons, 1920-1921





Chaïm Soutine
Paysage à la rue montante, 1921





Willem De Kooning
Woman I, 1950-1952





Vincent Van Gogh
Autoportait, 1889





Vincent Van Gogh
La Nuit Étoilée, juin 1889





Vincent Van Gogh
Tournesols dans un vase, 1888





André Cottavoz
Paysage de Lyon, 1957





Jacques Truphémus
Autoportrait, 2002





Avicenne





Wassily-Kandinsky





Wassily Kandinsky
Tension en rouge, 1926





Arnold Schönberg
Blauer Blick, ca mars 1910





Arnold Schönberg
Roter Blick, 1910





Jean-Baptiste Dubos





Zoltán Kemény
Couleur-douleur, 1960


Et pourquoi les couleurs ne seraient-elles pas frères des douleurs,
puisque les unes et les autres nous entraînent dans l’éternel ?

Hugo von Hofmannsthal[1]

Dans son roman Soutines letzte Fahrt, 2013, l’écrivain suisse de langue allemande Ralph Dutli propose une vision romancée des trois derniers jours – du 6 au 9 août 1943 – de la vie de Chaïm Soutine, de son dernier voyage, de Chinon à Paris, pour se rendre dans une clinique parisienne et y subir une nouvelle opération de son ulcère à l’estomac. Il n’y survivra pas. Pour échapper à la Wehrmacht et à la Gestapo, Soutine, triplement en danger, en tant qu’apatride ressortissant d’un pays en guerre avec le Reich, Juif et praticien d’un entarte Kunst, un art dégénéré condamné par les nazis, se dissimule dans un corbillard, faisant office d’ambulance, pour échapper à la vigilance des forces allemandes d’occupation. Dans ce même livre, l’auteur prête au peintre de l’émerveillement et de l’étonnement devant la proximité lexicale, en français, des mots douleur et couleur. Il mentionne d’ailleurs, sans en désigner l’auteur, la citation de Hugo von Hofmannsthal figurant en exergue du présent texte.

     La récente splendide exposition, au Musée de l’Orangerie de Paris, mettant en parallèle les peintures de Chaïm Soutine et de Willem De Kooning m’ont remémoré cet épisode, peut-être romancé, mais qui colle si bien à la peinture de cet éternel insatisfait qu’était Soutine, modelant ses couleurs crues, massives, violentes, enfermant les sujets – personnages cabossés ou paysages chamboulés – dans des gangues qui, récusant toute velléité d’apaisement ou toute concession à une beauté factice, les réduisent, les écrasent, les privent de leur liberté essentielle, les rappellent à leur matérialité première… À une qualité paradoxale de noir qui, au rebours des lois de l’optique physique, se nourrirait de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. De ce point de vue, le corps souffrant du peintre, dompteur de la couleur pure, mené à Paris dans un corbillard noir, devient métaphore qui pourrait résumer tout l’œuvre du peintre.

     Malcolm de Chazal a écrit : « La couleur est un corps de chair où un cœur bat. »[2] Chez Soutine, c’est un cœur malade dans un corps souffrant. Et si le spectateur, désormais habitué à tous les débordements des arts plastiques, depuis plus d’un siècle, y trouve aujourd’hui une certaine harmonie, c’est celle dont Musset déclarait : « Fille de la douleur, harmonie ! harmonie ! / Langue que pour l’amour inventa le génie ! »[3] Chez Soutine, ce ne sont pas que les animaux ou les humains qui souffrent. Ses paysages se tordent dans d’interminables convulsions, ses maisons vacillent et tremblent comme sujettes à de perpétuels séismes, ses ciels, lourds d’indicibles présages, sont sur le point de crever et d’accoucher de monstres, ses chemins et ses routes se muent en membres crispés, révulsés.

     Mais revenons à Hugo von Hofmannsthal. Dans ses cinq lettres, adressées à un correspondant londonien anonyme, en avril et mai 1901, il commente son retour au pays après dix-huit ans d’exil pour échapper aux conditions de vie dans l’Allemagne wilhelminienne. Il y relate son expérience de renaissance[4] accidentelle par la peinture, après sa lecture de la théorie des couleurs de Goethe[5] mais surtout sa découverte de la peinture de Vincent Van Gogh, ce qui lui fait écrire « Couleur. Couleur. Pour moi, le mot est trop pauvre. »[6] Le nom de Van Gogh n’apparaît, curieusement, que dans un postscriptum à sa quatrième lettre, celle du 26 mai 1901. Le peintre est mort depuis onze ans et encore peu connu, si ce n’est par la présentation de ses œuvres au Salon des indépendants de 1901 et sa rétrospective chez Bernheim-Jeune, la même année. Comment ne pas imaginer que le futur librettiste des opéras de Richard Strauss n’a pas visité au moins une de ces deux manifestations ? En effet, pour ce rapatrié[7], l’expérience de Van Gogh et de la couleur a été celle d’un retour aux limites du langage[8] qui peut être traduit en poésie.

     Que la couleur, tant dans sa dimension visuelle que tactile, ait été, pour Van Gogh, une thérapie, ne fait guère de doute. Il suffit, pour s’en convaincre, de se référer à ses lettres à son frère Theo, dans lesquelles il écrit, notamment : « Soit dans la figure, soit dans le paysage, je voudrais exprimer non pas quelque chose de sentimentalement mélancolique, mais une profonde douleur. »[9] ou « Oui, pour moi, le drame de la tempête dans la nature, le drame de la douleur dans la vie, est bien le plus parfait. »[10] Antonin Artaud ne manque pas de le souligner : « Il n’y a pas de fantômes dans les tableaux de Van Gogh, pas de visions, pas d’hallucinations. C’est de la vérité torride d’un soleil de deux heures de l’après-midi. Un lent cauchemar génésique petit à petit élucidé. Sans cauchemar et sans effet. Mais la souffrance du prénatal y est. »[11] C’était aussi probablement l’opinion du Dr Théophile Peyron, aliéniste improvisé, qui, en 1889-1890, encouragea avec bienveillance le travail de Van Gogh lors de son hospitalisation à la Maison de Santé Saint-Paul-de-Mausole, à Saint-Rémy-de-Provence. Caroline Ursenbach et Sandrine Recio vont même jusqu’à établir des corrélations entre douleurs et couleurs chez le peintre de La Nuit étoilée : « Tourmenté par ce qui le dévore de l’intérieur, perdu entre espoirs et déceptions, Van Gogh nous livre à travers son œuvre les souffrances physiques et mentales qui l’accompagnent. Si les tourments du peintre trouvent leur manifestation dans son œuvre c’est qu’à chaque douleur est associée une couleur. De ce fait, plus la souffrance de l’artiste est grande plus celui-ci ressent le besoin d’exprimer en couleurs son mal-être qui symbolise à la fois la misère de l’homme et la grandeur de l’artiste […] »[12] Synesthésies de la douleur ?

     On ne manquera pas de souligner l’inscription de Soutine dans la filiation du peintre des Tournesols,[13] comme le seront, une génération plus tard, les peintres de la nouvelle figuration lyonnaise, les sanzistes, autour d’André Cottavoz, rejoint par Jean Fusaro et Jacques Truphémus. Chez eux, la couleur est maçonnée, quasiment sculptée à la truelle, malaxée, traitée avec une sensualité dont on ne sait dire si elle est jubilatoire ou doloriste. Ils donnent une présence tactile à la matière-couleur, ramenant la réalité dépeinte à une abstraction colorée, parfois à la limite de la monochromie, laquelle, au-delà des apparences, exalte son essence. Chez ces peintres, une douleur, que l’on peut qualifier d’ontologique, se mue en couleurs, lesquelles transfigurent le réel pour nous livrer une vision d’un monde non pas apaisée, mais délivrée de ses tourments existentiels. La peinture comme exutoire des douleurs mentales…

     C’est ainsi que, depuis quelques années, fleurissent les officines d’art-thérapie, notion couvrant des activités qui vont de la pure charlatanerie à la recherche scientifique la plus sérieuse. Dans cette démarche visant à soigner maux et douleurs par la pratique d’un art, le plus souvent la peinture, la pratique du coloriage est ordinairement la première étape du processus de guérison. Quelle que soit l’efficacité de cette médecine alternative et le jugement que l’on peut porter sur ses promoteurs, il n’en reste pas moins que Jean-Pierre Klein, vulgarisateur de cette thérapie, y donne une importance primordiale aux couleurs : « Rappelons le travail sur la couleur comme qualité, de la subjectivité à l’objectivité de la sensation, la recherche des lois régissant les couleurs, leurs rapports, leurs accords, leurs contrastes. Des thérapeutes utilisent ainsi la couleur comme agent thérapeutique, dans une tentative de maîtrise de l’aquarelle diluée sur papier mouillé, à la recherche du rythme au contact de la couleur, dans les tensions et déséquilibres. »[14]

     Dans tout ce que nous venons d’évoquer, il est essentiellement question de la relation entre couleur et douleur chez les praticiens de la peinture et non pas, comme c’était le cas de Hugo von Hofmannsthal, sur le regardeur de la peinture et de ses couleurs.

     C’est le domaine de la chromothérapie, médecine alternative sans fondement scientifique démontré – même considérée comme potentiellement dangereuse[15] voire accusée de dérives sectaires somme en témoignent plusieurs saisines de la MIVILUDES[16] –, que de proposer le traitement de maladies par l’exposition à des lumières ou à des atmosphères colorées. L’idée n’est pas nouvelle. Elle remonte à l’antiquité. Chez Hippocrate, la couleur est un élément essentiel du diagnostic. Plus tard, Platon, notamment dans son Philèbe, ou Du plaisir[17], déclare que la contemplation des couleurs mêle toujours, à la vivacité des plaisirs qu’elle nous procure, quelque chose d’inégal et de douloureux. Plus récemment au XIe siècle, Avicenne, dans son Qanûn considère la couleur comme importante, tant dans le diagnostic que dans le traitement médical. Il écrit notamment : « la couleur est un symptôme de maladie observable. »[18]

     Les théories sur l’efficacité des couleurs dans le traitement de maladies abondent aujourd’hui et se contredisent parfois, mais un consensus semble se dégager sur les vertus résumées dans le tableau suivant :


Source : www.naturamedic.com

Charlatanisme ou médecine alternative ? La question reste ouverte…

     En 1911, Wassily Kandinsky développe, dans son livre Du spirituel dans l’art et dans la peinture en particulier[19], l’effet psychologique des couleurs sur l’esprit humain, leur sonorité intérieure mais aussi leur effet physiologique potentiellement douloureux. Il écrit, par exemple : « Le rouge chaud a un effet excitant, ce rouge peut s’élever jusqu’à un point de gêne douloureuse, peut-être aussi par similitude avec le sang qui coule. Ici, donc, cette couleur éveille le souvenir d’un autre agent physique qui exerce nécessairement un effet gênant sur l’esprit. »[20] Faut-il y voir une explication de la forte présence du rouge dans l’œuvre de ce peintre ? Exutoire à une douleur de l’artiste ou volonté de susciter une gêne chez le spectateur ? Ici aussi, la question reste ouverte… On doit aussi à Kandinsky ce splendide parallèle musical : « En résumé, la couleur est donc un moyen d’exercer une influence directe sur l’esprit. La couleur est la touche. L’œil est le marteau. L’esprit est un piano aux nombreuses cordes. »[21]

     Puisque nous sommes dans le registre musical, je ne peux m’empêcher d’évoquer le mouvement central – Farben, c’est-à-dire Couleurs –, véritable pivot des Cinq pièces pour orchestre, opus 16, d’Arnold Schönberg, lequel était aussi, rappelons-le, peintre dans une veine expressionniste. Écrite en 1909, cette pièce est le reflet d’une profonde crise personnelle et artistique du peintre-compositeur, confronté à des déboires de tous ordres. On y relève des tensions d’une extrême violence, dans lesquelles se révèle un intérêt pour un subconscient torturé, sur le point de sombrer dans la folie. On y reconnaît une technique tout à fait picturale : un accord – une touche – de cinq notes se promène de façon presque imperceptible dans les différents groupes de pupitres instrumentaux, changeant une soixantaine de fois de coloration en un peu plus de quatre minutes. À l’écoute, surtout dans une salle de concert, l’auditeur, à son corps défendant, est laissé dans un état de profond malaise qu’il a du mal à définir. Frustration, sentiment de manque, d’incomplétude, de fausse sérénité, de catastrophe voilée ?

     Y aurait-il une intention sadique ou masochiste chez les artistes ? Au début du XVIIIe siècle, l’abbé Dubos, reprenant la thèse de Platon dans son Philèbe, écrit : « On éprouve tous les jours que les vers et les tableaux causent un plaisir sensible, mais il n’est pas moins difficile d’expliquer en quoi consiste ce plaisir qui ressemble souvent à l’affliction et dont les symptômes sont quelquefois les mêmes que ceux de la plus vive douleur. »[22] Et de poursuivre : « L’art de la Poésie et l’art de la Peinture ne sont jamais plus applaudis que lorsqu’ils ont réussi à nous affliger. »[23] La peinture et la couleur comme outils de torture ?

     Dans ce même esprit, on ne peut passer sous silence un bronze de Zoltán Kemény, datant de 1960, intitulé Couleur-douleur. Peu ou pas de couleurs sur cet assemblage de tubulures métalliques prenant l’aspect d’une colonie de cnidaires décolorés, d’improbables instruments de torture ou d’un paysage dévasté par un cataclysme planétaire. Le titre laisse perplexe : serait-ce le manque de couleur qui suscite ou évoque la douleur ?

     En 2010, des chercheurs autrichiens – Hugo von Hofmannsthal était, rappelons-le, de nationalité autrichienne – et étasuniens ont identifié un gène, du moins chez la mouche et la souris, qui, muté, permettrait de changer la douleur en vision colorée.[24] Dans leurs expérimentations, la douleur devient couleur… La fraternité dont Hugo von Hofmannsthal a eu l’intuition serait donc scientifiquement démontrée…

Louis Doucet, octobre 2021



[1] Und warum sollten nicht die Farben Brüder der Schmerzen sein, da diese wie jene uns ins Ewige ziehen?, conclusion de la cinquième et dernière de ses Briefe des Zurückgekehrten, rédigées en 1901 et publiées en 1907.
[2] In Sens-plastique, 1948.
[3] Le saule, in Premières poésies, 1829-1835.
[4] Peter Sprengel, in Geschichte der deutschsprachigen Literatur 1900–1918. Von der Jahrhundertwende bis zum Ende des Ersten Weltkriegs, 2004.
[5] Johann Wolfgang von Goethe, Zur Farbenlehre, 1810.
[6] Farbe. Farbe. Mir ist das Wort jetzt armselig, op. cit.
[7] Zurückgekehrte.
[8] Sabine Schneider, Eine mediale Reflexionsfigur bei Hofmannsthal, in Elsbeth Dangel-Pelloquin : Hugo von Hofmannsthal. Neue Wege der Forschung, 2007.
[9] Lettre 218, 1882.
[10] Lettre 319, 1882.
[11] In Vincent Van Gogh, le suicidé de la Société, 1947.
[12] Vincent van Gogh : l’œuvre des maux, in La Tribune Montesquieu, 3 novembre 2017.
[13] Un journaliste de Newsweek ne qualifiait-il pas Soutine de Van Gogh of Our Time dans le numéro du 27 mars 1939 de cette revue new-yorkaise.
[14] In L’art-thérapie, 1997.
[15] Sébastien Point, Chromothérapie : toutes les couleurs de la fausse science, in Association Française pour l’Information Scientifique, 7 septembre 2015, et The danger of chromotherapy, in Skeptical Inquirer, juillet-août 2017.
[16] Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires.
[17] Φίληβος, ἢ περὶ ἡδονς, ~-370-347.
[18] In كتاب القانون في الطب (Le livre de droit en médecine), ~1020.
[19] Über das Geistige in der Kunst. Insbesondere in der Malerei, 1911.
[20] Ibidem : Das warme Rot wirkt aufregend, dieses Rot kann bis zu einer schmerzlichen Peinlichkeit steigen, vielleicht auch durch Ahnlichkeit mit fließendem Blut. Hier erweckt also diese Farbe eine Erinnerung an ein anderes physisches Agens, welches unbedingt eine peinliche Wirkung auf die Seele ausübt.
[21] Ibidem. Im allgemeinen ist also die Farbe ein Mittel, einen direkten Einfluß auf die Seele auszuüben. Die Farbe ist die Taste. Das Auge ist der Hammer. Die Seele ist das Klavier mit vielen Saiten.
[22] Jean-Baptiste Dubos, propos liminaire de ses Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, 1719.
[23] Ibidem.
[24] Graham Gregory Neely & al., A genome-wide Drosophila Screen for heat nociception identifies alpha2delta3 as an evolutionary conserved pain gene, in revue Cell, 12 novembre 2010.

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