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Le poil à gratter… 
Lettre d’information de Cynorrhodon – FALDAC  
www.cynorrhodon.org  


N° 136 – janvier 2024  

  ISSN 2264-0363
 

La sangsue de la censure











Michel-Ange
David, 1501-1504




Sandro Botticelli
La Naissance de Vénus, 1485-1486




Michel-AngeLa création d’Adam, 1508-1512




Miriam Cahn
Boxen, 2013




Miriam Cahn
Herumlaufen, 2016




Mirian Cahn
Schnell Weg !, 2016




Eugène Delacroix
Scènes des massacres de Scio, 1824




Francisco Goya
Les Désastres de la guerre, 1810-1815




Zoulikha Bouabdellah
Silence, 2008




DEMIN
La machine à accoucher, 2014




Gill
Madame Anastasie, 1874




Démocratie syndicale
Atelier Populaire des Beaux-Arts de Paris, mai 1968

Il est mauvais de louer et pire encore de censurer quand on ne comprend pas bien.

Léonard de Vinci[1]

La censure, quelle qu’elle soit, me paraît une monstruosité, une chose pire que l’homicide ; l’attentat contre la pensée est un crime de lèse-âme. La mort de Socrate pèse encore sur la conscience du genre humain […]

Gustave Flaubert[2]

En mars 2023, une professeure d’un collège de Tallahassee, capitale de la Floride étasunienne, a été licenciée pour avoir montré, en classe, dans le cadre de son enseignement, une photographie du David de Michel-Ange. Des parents d’élèves, catholiques ultraconservateurs, ont décidé que cette œuvre avait un caractère pornographique et ne pouvait donc pas être présentée ni commentée à leurs chères têtes blondes, âgées de 11 à 12 ans, lesquelles ne manquent certainement pas, à la maison, d’être abreuvées de séries télévisées ou de jeux vidéo dans lesquels les protagonistes s’entretuent et l’hémoglobine coule à flots… Pour ces religieux intégristes, massacrer ses prochains est tout à fait tolérable – voire recommandé pour apprendre à se défendre avec les armes à feu, en vente dans les supermarchés –, tandis qu’un chef-d’œuvre de la Renaissance italienne, illustrant d’ailleurs un épisode biblique, est inacceptable. Dans le même cours figuraient des analyses de La Naissance de Vénus de Botticelli et de La Création d’Adam de Michel-Ange, deux œuvres dont le caractère hautement licencieux n’avait pas échappé à ces parents si soucieux de l’éducation morale de leur progéniture… Juvénal, il y a presque deux mille ans, fustigeait déjà cette forme d’hypocrisie : « La censure pardonne aux corbeaux et poursuit les colombes[3]. »

     Le même mois, une députée du Rassemblement national et quelques associations d’extrême-droite ont demandé au Tribunal administratif de Paris de faire retirer une œuvre – Fuck Abstraction – de Miriam Cahn figurant dans sa rétrospective organisée au Palais de Tokyo, au prétexte qu’elle encouragerait la pédopornographie. De fait, cette toile, comme les autres présentées dans la salle où elle était exposée, dénonce les crimes et les atrocités de la guerre. Plus précisément la façon dont la sexualité a été utilisée comme arme de guerre lors des exactions commises par l’armée russe dans la ville de Boutcha, en Ukraine. La violence de l’ensemble des tableaux est intense, au point qu’un panonceau, plaqué à l’entrée de l’espace d’exposition, en déconseillait la visite aux âmes sensibles. La cour a, fort heureusement, débouté les plaignants. Dans le cas contraire, la jurisprudence ainsi établie aurait imposé de décrocher des musées toutes les œuvres traitant des exactions commises lors de guerres, par exemple les Scènes des massacres de Scio de Delacroix ou Les Désastres de la guerre de Goya. Les sinistres individus à l’intelligence atrophiée, qui se livrent à ces croisades téléguidées par des courants totalitaires, n’ont donc pas compris que dénoncer la violence et le crime, ce n’est pas en faire l’apologie. S’il en était autrement, il faudrait imposer, à ces personnes tellement bien-(peu)-pensantes, le retrait de la figuration du Christ, atrocement et injustement martyrisé, de toutes les églises de France et de Navarre. La Rochefoucauld l’avait déjà constaté en son temps : « Les esprits médiocres condamnent d’ordinaire tout ce qui passe à leur portée[4]. » [Le 7 mai de la même année, veille de l’anniversaire de la victoire sur le nazisme, un militant de l’extrême-droite, encouragé par les propos des politiciens de son bord, a vandalisé ladite œuvre. Triste préfiguration de ce qui risque de nous arriver…]

     Seul aspect, peut-être positif, à ces polémiques, l’intérêt qu’elles suscitent chez un public qui veut constater de visu le corps du délit. C’est ainsi que l’exposition du Palais de Tokyo a connu un nombre inhabituel de visiteurs et que des hordes d’Étasuniens se sont précipitées à la Galleria dell’Accademia de Florence pour mesurer l’étendue du sacrilège. Dans les deux cas, la plupart desdits visiteurs ont été dépités quand ils ont bien dû admettre qu’il s’agissait de tempêtes dans un verre d’eau. Certains d’entre eux ont même dû prendre parti pour les œuvres vilipendées. En son temps, Voltaire l’avait déjà constaté : « C’est le propre des censures violentes d’accréditer les opinions qu’elles attaquent[5]. »

     George Bernard Shaw a eu un propos prémonitoire sur les dérives de la censure. Il écrivit, en effet, en 1911 : « L’assassinat est la forme la plus extrême de la censure[6]. » Le XXe siècle nous en a donné de multiples exemples dans les régimes totalitaires : stalinisme, nazisme, maoïsme… Le XXIe poursuit dans cette triste voie avec l’extrémisme islamiste, ses fatwas et le comportement de groupes de fondamentalistes fanatisés… mais aussi d’intégristes de tous poils et de toutes confessions, maintenus à dessein dans une ignorance qui les rend aptes à accepter, sans discuter, les propositions les plus ineptes[7]. Les organisateurs d’expositions ou de manifestations culturelles sont ainsi acculés à pratiquer la censure par peur de représailles violentes suite à des menaces exprimées ou redoutées.

     Par exemple, en 2015, une œuvre de Zoulikha Bouabdellah, artiste franco-algérienne, a dû être retirée d’une exposition à Clichy-la-Garenne, suite aux menaces de représentants d’une fédération d’habitants de confession musulmane de la ville. L’œuvre incriminée, ayant pour titre Silence, montrait des tapis de prière avec une découpe circulaire offrant une ouverture au sol sur lequel reposaient des escarpins doré. Elle avait pourtant déjà été exposée à Paris, Berlin, New York et Madrid… Il est vrai que, en banlieue parisienne, elle devait figurer dans une exposition intitulée Femina ou la réappropriation des modèles, sujet intolérable pour des fondamentalistes qui rabaissent la femme à un niveau à peine supérieur à celui de la bête de somme…

     L’année précédente, en 2014, à Aubagne, ce sont de prétendues raisons morales qui avaient amené les organisateurs du Festival international d’Art singulier à ajourner leur manifestation, puis à la déplacer dans une localité voisine. Ceci en réaction au refus des exposants de donner suite à une demande de la municipalité de retirer deux de leurs œuvres qu’elle jugeait pornographiques. L’une d’elle, La machine à accoucher de DEMIN, était dans le même esprit que d’autres de ses productions présentées, sans susciter de scandale ni de réprobation, en divers lieux auparavant, notamment à Tunis, l’année précédente, ainsi qu’à macparis les deux années suivantes… Cette pudibonderie institutionnelle a dû faire sourire l’artiste qui, par ailleurs psychalyste de son état, sait bien que ce n’est pas la pornographie, d’ailleurs inexistante dans ses œuvres, qui suscite leur rejet, mais le fait qu’elles mettent en évidence les troubles et conflits intimes du spectateur. J’ai écrit, à ce sujet : « Il [DEMIN] se propose de traduire en volumes les troubles pathologiques des individus qu’il observe. Tourments, obsessions, traumatismes, peur ou fantasmes trouvent ainsi une traduction plastique[8]. » C’est cela qui devenait inacceptable pour les édiles bucco-rhodaniens : prendre le risque de mettre leurs administrés dans une situation les incitant à penser par eux-mêmes[9], à douter des modèles préfabriqués du prêt-à-penser qu’on leur impose, voire à se remettre en question…

     Les exemples de ce type sont trop nombreux pour tous les commenter, surtout quand s’y mêlent des querelles sectaires ou des règlements de compte politiciens lors de changements de majorités municipales, communautaires, départementales ou régionales…

     Certes, la censure a priori, préalable ou préventive, a bien disparu de notre pays, celle dont Victor Hugo écrivait :

     La censure à l’haleine immonde, aux ongles noirs,
     Cette chienne au front bas qui suit tous les pouvoirs,
     Vile, et mâchant toujours dans sa gueule souillée,
     O muse ! quelque pan de ta robe étoilée[10] !

Cette Anastasie dont Christian Delporte explique l’étymologie : « Anastasie c’est, en grec […] la Résurrection. […] Anastasie représente la censure qu’on croit toujours enterrée et qui, sans cesse, ressuscite (en 1803, 1814, 1820, 1835, 1852[11]…) » Ses ciseaux, fort heureusement, sont définitivement remisés[12], même si, en 1961, Jeander s’en plaignait encore dans le monde du cinéma : « Tout de noir vêtue, le teint jaune, la bouche pincée, l’œil aigu, l’oreille tendue, elle va de par le monde infatigablement. Jour et nuit, on peut entendre jouer ses grands ciseaux avec lesquels, elle coupe, elle émonde, elle ébarbe et supprime tout ce qui dépasse ses bornes à elle. Et Dieu seul sait si elle est bornée. Elle ne s’interrompt qu’aux heures des repas. Elle prend son jus à la caserne, déjeune au Ministère de l’Intérieur et dîne à l’Évêché […]. Fille aînée bien aimée de l’Église, sœur aînée de la bêtise et de la médiocrité intellectuelle, Anastasie la vertueuse ne consent à coucher qu’avec la dictature, mais n’en a point d’enfants car, c’est là son malheur, sa disgrâce et sa honte : elle est stérile[13]. »

     En revanche, la censure a posteriori, répressive, existe encore, même si elle n’est plus exercée par l’État en premier ressort, mais par des particuliers, des associations, des ligues de vertu ou des groupes de pression, le dernier mot revenant parfois aux tribunaux. Les exemples donnés au début de ce texte l’illustrent pleinement. Mais il y a plus grave…

     Aujourd’hui, plus insidieuse encore que la censure officielle, est celle que pratiquent certaines institutions ou personnes au nom du politiquement-correct, du vivre-ensemble, du ne-pas-choquer ou du ne-pas-faire-de-vagues. Cette censure a notamment gagné notre langue courante. Il y a des mots que l’on n’est plus autorisé à prononcer. Ainsi, un célèbre roman policier d’Agatha Christie a changé de titre dans sa version française[14], on hésite à citer un ouvrage des plus drolatiques de Georges Fourest[15], la personne qui ébauche ou écrit entièrement les ouvrages signés par un autre devient un prête-plume, un célèbre essai de Daniel-Henry Kahnweiler traitant de l’influence de l’art africain sur le cubisme[16] va devoir changer de nom, le courant littéraire illustré, dans l’entre-deux-guerres, par Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor[17], que l’on peut difficilement taxer de racisme anti-noir, n’est plus prononçable sans prendre le risque de s’exposer à l’opprobre des tenants du vivre-ensemble, l’Afrique noire devient Afrique subsaharienne, ce qui n’est ni géographiquement ni ethniquement correct, l’ouvrage de référence de Carl Einstein sur l’art africain[18] n’est plus présentable sous sa dénomination originelle, mais… Même le très inoffensif jeu de Scrabble® a fait l’objet de pareilles purges[19]. Isabelle Barbéris caractérise fort bien cette perte de sens du langage pour complaire à la bien-pensance : « Le politiquement correct repose […] sur un mécanisme de déni du réel et d’occultation de la vérité. […] Le politiquement correct progresse par paralysie douce et glacis afin de déminer la situation de communication de toute offense potentielle. Il relève d’un effort de dé-potentialisation du langage[20]. » Il faut être clair : chaque fois que l’on pratique l’autocensure, c’est une nouvelle victoire du terrorisme que l’on célèbre… Et ce terrorisme peut venir d’un milieu proche de ses propres victimes. Je pense à cette affiche syndicale de Mai 1968 qui proclamait : « Un ouvrier qui n’ose pas dire son opinion devant ses camarades ne mérite pas le nom d’Homme[21]. » La déstalinisation n’était pas encore achevée… Mais l’est-elle vraiment aujourd’hui ?

     Ce qui me semble plus grave, c’est que cette autocensure est tolérée, considérée comme un mal nécessaire ou, pis encore, n’est même plus perçue comme telle. Le conformisme, largement véhiculé par les réseaux sociaux et rendu facile par une éducation qui vise à annihiler tout sens critique chez nos concitoyens y est pour beaucoup. Proudhon écrivait : « Être gouverné, c’est être gardé à vue, inspecté, espionné, dirigé, légiféré, réglementé, parqué, endoctriné, prêché, contrôlé, estimé, apprécié, censuré, commandé, par des êtres qui n’ont ni le titre, ni la science, ni la vertu[22]… » Certes, ceux qui nous dirigent aujourd’hui ne disposent, pas plus que ceux du XIXe siècle, des titres, science et vertus nécessaires à ce rôle mais ils tirent profit et abusent de l’inculture généralisée et volontairement entretenue du plus grand nombre pour faire passer, sans trop d’opposition, leurs messages simplistes, réducteurs… Nous sommes ici très proche de ce que Joseph Goebbels, pour qui c’était un des pouvoirs discrétionnaires de l’État de présider à la formation de l’opinion publique, écrivait, en 1942 : « L’essence de la propagande est donc sans cesse la simplicité et la répétition. Seuls ceux qui peuvent réduire les problèmes à la formule la plus simple et qui ont le courage de les répéter éternellement sous cette forme simplifiée, même contre les objections des intellectuels, obtiendront à la longue des succès fondamentaux dans l’influence sur l’opinion publique[23]. » La stigmatisation des intellectuels qui sortent des clous de la pensée unique, désormais désignés comme les élites et vilipendés comme tels, était déjà au programme… Et on sait ou cela mena…

     En effet, quel meilleur terrain que l’ignorance pour asservir un peuple et assurer la censure de ses idées et de ses comportements. Les propos de Condorcet n’ont jamais eu autant de pertinence. Ne déclarait-il pas : « Même sous la constitution la plus libre, un peuple ignorant est esclave[24]. » ou « Nous ne désirons pas que les hommes pensent comme nous mais qu’ils apprennent à penser d’après eux-mêmes[25]. » ou bien encore « Le but de l’instruction n’est pas de faire admirer aux hommes une législation toute faite, mais de les rendre capables de l’apprécier et de la corriger. Il ne s’agit pas de soumettre chaque génération aux opinions comme à la volonté de celle qui la précède, mais de les éclairer de plus en plus, afin que chacun devienne de plus en plus digne de se gouverner par sa propre raison[26]. »

     En un temps et dans un pays où un enseignement obligatoire, dispensé de trois à seize ans, est de rigueur, comment peut-on admettre qu’un nombre significatif de personnes pensent que la guerre en Ukraine est une mise en scène, que le Covid 19 est un mythe inventé par les États occidentaux pour limiter la liberté de leurs ressortissants, que la théorie de l’évolution de Darwin n’est qu’une opinion sans la moindre base scientifique, que les Martiens sont venus au Sahara à l’époque de la préhistoire, que les hommes ont vécu à la même époque que les dinosaures, que les Celtes sont les premiers colons de l’Amérique précolombienne… ? Et bien d’autres absurdités qui fleurissent sans limite sur les réseaux sociaux et ailleurs, sans subir la moindre censure. A contrario, écrire ou prononcer le mot nègre, où que ce soit, y compris dans le présent texte – qui n’a pas été rédigé par l’un d’eux – ou en référence à l’art nègre qui aurait influencé Picasso et les cubistes de la première génération, expose son auteur au pilori de la bien-pensance, à la flétrissure morale pour non-respect du politiquement correct et du vivre-ensemble, en attendant que ce soit aux poursuites judiciaires, ce qui ne saurait manquer d’arriver un jour prochain…

     Depuis des années, je me bats avec la conviction intime que les arts plastiques constituent un remarquable moyen de lutter contre cet état de fait, pour donner l’opportunité à nos concitoyens de (ré)apprendre à sentir et à penser par eux-mêmes, à se forger un avis sans recourir aux trompeuses béquilles de sites Internet ou d’applications numériques addictives dont la finalité est, le plus souvent, uniquement mercantile : faire de l’argent en exploitant la bêtise de leurs usagers. Une bonne œuvre d’art se doit d’être déroutante. Elle ne se résume jamais en une simple proposition au sens univoque. Elle est irréductible à un dogme ou à une idée préconçue, fausse ou vraie… On peut le vérifier chaque fois que l’on en soumet une aux regards de personnes distinctes. On constate que les réactions, les analyses, les sentiments éprouvés diffèrent considérablement d’un sujet à l’autre. L’expérience est encore plus probante chez les jeunes enfants dont l’esprit n’a pas encore été conditionné par le carcan de pensées conformistes, par les chaînes d’une idéologie dominante. Un même regardeur pourra aussi, selon des circonstances qui lui sont propres ou selon les variations de son environnement, lire de façons différentes la même œuvre. Il faut voir, dans ce phénomène, une des richesses essentielles des productions plastiques : leur polysémie inhérente, leur capacité à communiquer simultanément des sens perçus comme différents selon les observateurs. Elles donnent ainsi difficilement prise à une censure unanime…

     Douce utopie… Cause perdue d’avance… Mais sur quoi donc peut-on s’appuyer dans ce monde qui muselle la pensée et l’initiative personnelles, dès lors qu’elles sortent des chemins étroits définis par on ne sait trop quelle autorité qui se prétend morale ? Anastasie est de retour, à pas feutrés, certes, cachant ses ciseaux dans son dos, mais elle est bien présente… On la voit à l’œuvre chaque jour, que ce soit par sectarisme, pour défendre des intérêts financiers, par intégrisme, moralisme, pudibonderie, prosélytisme, conservatisme, corporatisme… Mais, surtout et avant tout, par ignorance et par bêtise…

     Pour terminer sur un aspect plus souriant, je pense à un des dessins des Indégivrables de Xavier Gorce qui ridiculise la dictature moralisatrice se muant en censure :

Rappelons que cet humoriste hors pair a été poussé à la démission du Monde pour un autre de ces dessins qui tournent en dérision la censure verbale imposée par la bien-pensance :

Remplacé par des dessinateurs respectueux du politiquement correct et du vivre ensemble, il me manque, à la une de mon quotidien.

Louis Doucet, avril 2023



[1] «Mal fai se laldi, e pegio istu riprendi la cosa, quando bene tu no la ‘ntendi.» in Carnets, ca 1502.
[2] In lettre à Louise Colet, 9 décembre 1852.
[3] Dat veniam corvis, vexat censura columbas, in Satires II, ca 100.
[4] In Maximes, 375, 1665.
[5] In Poème sur le désastre de Lisbonne, 1756.
[6] “Assassination is the extreme form of censorship”, in The Rejected Statement, 1911.
[7] Une enquête récente met en évidence qu’un jeune de 18 à 24 ans sur cinq pense que la Terre pourrait être plate et que les Américains ne sont jamais allés sur la Lune. La moitié croit aux esprits et aux revenants et bon nombre d’entre eux sont persuadés que les pyramides d’Égypte ont été bâties par des aliens et que les Égyptiens de l’Antiquité, plus de quatre millénaires avant Thomas Edison, connaissaient l’éclairage électrique et la lampe à incandescence… Les adultes sont moins nombreux à entrer dans ces errances, mais leur nombre croît d’année en année…
[8] Les Anges de DEMIN, in Subjectiles VII, 2017.
[9] Sapere aude (Ose savoir), écrivait Horace, in Épîtres, I, 2, 40, en 19 ou 18 avant J.-C.
[10] À Alphonse Rabbe, in Les Chants du crépuscule, 14 septembre 1835.
[11] Anastasie : l’imaginaire de la censure dans le dessin satirique (XIXe-XXe siècles), in Pascal Ory, La censure en France à l’ère démocratique (1848-…), 1997.
[12] Y a-t-il du définitif en la matière ? Les dérives politiques récentes de pays européens voisins du nôtre en font douter.
[13] Petite histoire de la censure, in Image et Son n° 140-141, 1961.
[14] Dix Petits Nègres, 1939, devenu Ils étaient dix en 2020.
[15] La Négresse blonde, 1906.
[16] L’Art Nègre et le Cubisme, in Présence Africaine N° 3, 1948.
[17] La négritude.
[18] Negerplastik, 1915.
[19] 63 mots français, jugés offensants, ont été bannis de l’édition 2023 de l’Officiel du Scrabble (ODS), parmi lesquels asiate, boche, chicano, enculeur, femmelette, gogole, goudou, gouine, lopette, nabot, nègre, pédé, poufiasse, romano, schleu, sidaïque, tafiole, tantouse, tarlouze ou travelo, mais pas enculé, ni grognasse ni salope… En revanche les très choquantes formes conjuguées du néologisme verbal, propre aux réseaux sociaux, liker restent autorisées. Ledit ouvrage de référence admet donc le mot likassiez… Heureusement que le ridicule ne tue plus depuis longtemps…
[20] In L’art du politiquement correct, 2019.
[21] Affiche syndicale, mai 1968, Atelier Populaire des Beaux-Arts de Paris.
[22] In Idée générale de la Révolution au dix-neuvième siècle, 1851.
[23] „Das Wesen der Propaganda ist deshalb unentwegt die Einfachheit und die Wiederholung. Nur wer die Probleme auf die einfachste Formel bringen kann und den Mut hat, sie auch gegen die Einsprüche der Intellektuellen ewig in dieser vereinfachten Form zu wiederholen, der wird auf die Dauer zu grundlegenden Erfolgen in der Beeinflussung der öffentlichen Meinung kommen.“ In Tagebuch, 29 janvier 1942.
[24] In Cinq Mémoires sur l’instruction publique, 1792.
[25] Ibidem.
[26] Ibidem.


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