du 11 décembre 2013 au 23 mars 2014
Mythes
en abîme
En ouverture d’une saison de programmation de la Commanderie des
Templiers de la Villedieu consacrée au(x) mythe(s), l’exposition Mythes
en abîme mettra en regard des œuvres d’artistes inspirés par douze
mythes (ou mythologies) et la relecture qu’en fait Gilles Guias, peintre
et plasticien né en 1965. Le processus est donc celui d’une mise en abîme à
plusieurs étages : le mythe, l’expression qui en est faite dans les
documents archéologiques, la relecture de ces documents par un ou plusieurs
artistes de notre temps, puis leur transposition par Gilles Guias dans un
système nécessairement normatif – même format, même technique, même
temporalité de création et de présentation –.
Les douze mythes retenus et leurs illustrations sont les suivants. Une sélection des ces illustrations sera présentée en vis-à-vis de celles de Gilles Guias.
1. Marsyas
Dans la mythologie grecque, Marsyas est l’inventeur de la musique.
Il défie Apollon et, perdant, est condamné à être écorche vif. Ce mythe a été
repris par l’iconographie chrétienne et la figure de saint Barthélemy. Trois
artistes s’en inspirent directement : Olivier Baudelocque, dans une
toile monumentale peinte avec les doigts, Emmanuel Rivière dans un
volume en latex et Xavier Ribot dans une toile bombée comme un dos de
victime.
2. La caverne
Platon, au livre VII de La République, décrit le mythe de
la caverne. Il met en scène des hommes enchaînés et immobilisés dans une
demeure souterraine qui tournent le dos à l’entrée et ne voient que leurs
ombres et celles projetées d’objets au loin derrière eux. Il figure la capacité
des hommes à accéder à la connaissance de la réalité et la difficile
transmission de cette connaissance. Olivier Baudelocque, dans ses Grottes,
donne une relecture personnelle et contemporaine de ce mythe.
3. Les métamorphoses
Ovide a rassemblé, dans ses Métamorphoses, la relation de
plusieurs mythes qui ont hanté les Grecs et les Latins. Cristine Guinamand
s’en inspire pour nous livrer sa propre vision d’un monde dur et cruel, où les
humains s’hybrident en animaux, à moins que ce ne soit le contraire. Alexander
Guy et Jean-Philippe Brunaud, dans la descendance du mythe de
Daphné, nous proposent des métamorphoses plus végétales.
4. Mythes gréco-latins
Hervé Bourdin relit le mythe de Neptune et Amphitrite à travers la
représentation qu’en fit Jan Gossaert, elle même vue à travers les yeux d’une
drôle de famille qui visite un musée. Max Lanci nous livre sa vision de
Méduse, une des gorgones, figure qui fascine les artistes depuis toujours. Peter
Max Lawrence nous propose sa relecture de quelques-uns des dieux du
panthéon gréco-latin.
5. L’Égypte
De son séjour d’étude en Égypte, François Jeune a rapporté
une vision de la riche mythologie égyptienne à travers les vases canopes,
réceptacles pour les viscères des personnages momifiés. Peter Max Lawrence,
lui, nous propose sa vision de quelques figures du panthéon égyptien.
6. Les Aztèques
Raymond Moisset relit les glyphes aztèques à sa propre manière, nous livrant sa
vision d’une mythologie dans laquelle chacun peut déceler une projection de ses
propres fantasmes. Un dessin de Peter Max Lawrence complète cette vision
quelque peu fantaisiste et drolatique.
7. Kachinas
Natif du Kansas, Peter Max Lawrence s’est installé en
Californie. De nombreux voyages en Arizona et au Nouveau-Mexique, voisins, lui
ont alors permis de découvrir les civilisations des Indiens Hopis et Zuñis.
Chez eux, les Kachinas sont des esprits du feu, de la pluie, du serpent ou
encore des esprits farceurs, espiègles, bienfaisants ou malfaisants. Dans une
démarche presque anthropologique, Lawrence nous livre un inventaire de ce
panthéon.
8. Mythes primitivistes
Certains artistes font référence à des civilisations imaginaires,
primitivistes, et évoquent pour nous un univers mythique de pure invention.
C’est le cas de la Franco-Roumaine Dana Roman et du Franco-Tchèque Iaroslav
Serpan.
9. Aborigènes en Australie
Le serpent, les fruits du bush, les végétaux sont les thèmes de
prédilection des aborigènes d’Australie. Pour eux, ces éléments de la Nature se
rattachent à des divinités claniques auxquelles ils s’identifient souvent. Les
artistes présentées (toutes des femmes) sont Carol Doolan, Glenda
Forrester, Jennifer Forbes, Mona Curtis et Margaret Yai
Yai.
10. Mythes contemporains
Steve Keene, peintre compulsif et hyper-productif, expose les mythes
américains contemporains, qu’il répète mécaniquement à l’infini, avec d’infimes
variations. Les panneaux choisis mettent en scène des stars du rock et de la
pop music, idoles d’une jeunesse à la recherche de repères et d’identification.
11. Mythes libertaires
Max Lanci évoque, dans une œuvre poignante, la traite des noirs, épisode
historique qui sert de mythe fondateur à la culture libertaire
négro-américaine. Merri Jolivet peint l’assassinat de Pierre Overney,
devenu une des figures mythiques du maoïsme et des mouvements libertaires
français des années 1970.
12. People mythifiés
Marine Vu représente des personnages de l’actualité, dans des mises en page
qui évoquent celles des magazines people. Ces nouveaux dieux, parfois
éphémères, constituent le panthéon d’un grand nombre de nos contemporains.
L’exposition Du mot à l’image au mot explicitera, à
travers un petit nombre d’œuvres de la collection Cynorrhodon – FALDAC, quelques-unes
des relations que peuvent avoir les artistes plasticiens au mot. Elle sera
structurée en cinq petites sections complémentaires.
La première section s’intéressera à des poètes qui sont aussi
plasticiens (ou vice-versa) : Àltagõr, Valère Novarina, Hector Leuck,
Georges Badin, Jean-Louis Bédouin, Jean-Luc Parant et Gaspard Pitiot.
La deuxième section présentera quelques artistes qui partent du
matériau mot pour le détourner et le transformer en créations plastiques
originales : Christel Koerdt, Sandra Heinz, Jean-François Dubreuil, Xavier
Ribot.
La troisième section se penchera sur des plasticiens qui ont créé
leur propre méta-écriture plastique : Jacques Pourcher, Herbert Zangs,
Pascale Baud, Marc Verrechia, Ouanès Amor.
La quatrième section se concentrera sur des œuvres de Christian
Gardair, artiste presque exclusivement inspiré par des textes poétiques. Quatre
des neuf pièces présentées seront accompagnées de leur texte
« générateur », respectivement de Jean-Michel Maulpoix, Eugène Guillevic,
Yves Charnet et Gilles Mentré.
La dernière section exposera quelques livres d’artistes résultant
de démarches différentes et contrastées : le catalogue (Louis Cordesse,
André Marfaing), le détournement (Max Lanci), la coopération (Guy Le Meaux,
Gilles Guias, Dominique De Beir), l’œuvre d’un unique artiste (Michel Raba,
Christèle Veaux, Jean-Philippe Aubanel), le livre illisible (Maëlle
Labussière, Jean-Luc Parant).
du 9 avril au 24 mai 2014
Daniel
Pincham-Phipps – Les mutations du regard
L’exposition
présentera, à travers 34 peintures appartenant à la collection Cynorrhodon –
FALDAC, le cheminement de Daniel Pincham-Phipps (né en 1954), un des artistes
marquant du mouvement international, d’origine anglaise, le stuckism. Ce
mouvement s’est développé en réaction contre la mode institutionnelle de l’art
minimaliste et conceptuel. Il a eu pour effet de faire de la Grande-Bretagne un
foyer d’intense création en matière de peinture, alors que, presque partout
ailleurs dans le monde, la mort de la peinture était clamée, annoncée et
revendiquée haut et fort.
Dans le cas de Pincham-Phipps, cette évolution se superpose à une
douloureuse expérience personnelle de la vie.
L’exposition se propose de suivre le peintre dans ce double
parcours, à la fois personnel et universel.
du 12 mars au 9 avril 2014
Regard
sur la jeune abstraction contemporaine
L’exposition présentera
des œuvres abstraites de jeunes artistes contemporains. Peinture, dessin,
technique mixte et volume y seront présents avec, cependant, une prééminence de
la peinture, compte tenu des spécificités de l’espace de la Galerie Le
Corbusier.
Peintures
Blandine Imberty (1972)
Camila Oliveira-Fairclough (1979)
Élissa Marchal (1973)
Sonia Burel (1975)
Valérie Blin-Kaddour (1974)
Julia Scalbert (1984)
Estelle Contamin (1974)
Maëlle Labussière (1966)
Flavie Cournil (1978)
Pascale Piron (1966)
Geoffroy Gross (1971)
Philippe Colon (1964)
Nicolas Beaud (1970)
Harri Monni (1965)
Sébastien Dartout (1980)
Matthieu Jacquemin (1972)
Jean-Philippe Brunaud (1972)
Pascal Pesez (1964)
Erwan Ballan (1970)
Dessins
Marine Joatton (1972)
Pascale Piron (1966)
Pascal Pesez (1964)
Christophe Robe (1966)
Patrice Pantin (1963)
Olivier Alibert (1970)
Emmanuel Rivière (1968)
Frédéric Bouffandeau (1966)
Techniques mixtes
Laurence Papouin (1974)
Wilson Trouvé (1980)
Erwan Ballan (1970)
Volumes
Delphine Pouillé (1979)
Lucie Bitunjac (1968)
Samuel Aligand (1979
Laurent Belloni (1969)
Olivier de Coux (1968)
L’exposition Détournement et recyclage présentera, dans
les locaux intimistes et proches de la nature de la Maison des Bonheur, des
œuvres d’artistes qui s’inscrivent dans la descendance d’une certaine
préciosité d’expression, mais en recourant à des matériaux récupérés (recyclage)
ou initialement prévus pour d’autres usages (détournement). Et, ce,
toujours dans une relation avec la nature ou avec le plein air.
À
l’exception de trois d’entre elles, volontairement monumentales, les œuvres
présentées seront de petit format, en cohérence avec la nature des lieux
d’exposition. Des pièces de plus grand format, destinées à être exposées à l’extérieur,
sur la pelouse du jardin, seront aussi présentées.
Pour le détournement
o Claude-Briand-Picard (né en 1946) – une grande composition
baroquisante composée à partir de rideaux de douche en matière plastique, et
deux plus petites, l’une à partir d’un sac en matière plastique froissée,
l’autre recourant à des cotons-tige ;
o Antoine Perrot (né en 1953) co-fondateur, avec
Claude Briand-Picard, du mouvement readymade color/la couleur importée–
une composition réalisée avec des ficelles agricoles et des plaques en
polypropylène ;
o Christophe Dalecki (né en 1966) – deux nids composés à
partir de couverts en matière plastique verte et un Jardin d’enfants
combinant un baigneur et des plantes naturelles ;
o Wilson Trouvé (né en 1980) – deux tours construites
à partir de briques de Lego et nappées de colle thermofusible.
Pour le recyclage
o Christian Lefèvre (né en 1957) – une œuvre monumentale,
L’Art d’accommoder les restes, conçue pour une manifestation à
Pont-Scorff, en 2006, réalisée à partie de photographies, de bandes de
caoutchouc et de grilles récupérées dans un cimetière ; trois autres
œuvres (deux murales et une installation), de plus petites dimensions, elles aussi
réalisées à partir de matériaux de récupération ;
o Hervé Bréhier (né en 1968) – quatre œuvres (dont
deux murales) réalisées à partir de portes découpées, de chambres à air de
bicyclette ou de restes de plomberie ;
o Sylvie Houriez (née en 1966) – une pièce composée à
partir de treize fragments de guêtres en cuir qui donnent l’illusion de pièces
en céramique ;
o Sylvie Mas (née en 1979) – deux sculptures
construites en assemblant, avec du plâtre, des objets de récupération ;
o Sylvie Guiot (née en 1963) – trois œuvres (deux
posées et une suspendue au plafond) réalisées avec des matériaux provenant
d’installations éphémères de l’artiste ;
o Robert Saint-Cricq (né en 1924) – une série de neuf
œuvres composées à partir de matériaux de récupérations, présentées dans des
boîtes ou au mur ;
o Jérôme Touron (né en 1967) – deux œuvres réalisées
à partir de tôles en acier passées au minium ;
o Nicolas Chatelain (né en 1979) – deux compositions
subtiles, précieuses et fragiles, réalisées à partir de petits fragments de
matériaux de récupération.
En extérieur
o Christophe Dalecki (né en 1966)– une plantation réalisée
avec des objets en matière plastique verte ;
o Samuel Aligand (né en 1979) – une structure réalisée
à partir de plastique à modeler de couleur orange.
du 21 mars au 13 avril 2014
Regards
croisés – Max Lanci ´
Christian Lefèvre
L’exposition confrontera les travaux de
deux plasticiens de la même génération, engagés dans des voies ayant peu de
points communs a priori, mais dont le rapprochement mettra en lumière
une multitude d’occasions de rencontre, notamment sur le recours à des
matériaux banals et sur l’omniprésence de certaines formes premières à travers
des modes d’expression radicalement opposés.
Max Lanci, artiste polymorphe, est fortement
inspiré par les arts africains, dont il est un spécialiste reconnu, et par les
retombées du surréalisme. Ses matériaux de prédilection sont la paraffine, le
charbon de bois, les épines de rose et les branchages. Il a, par exemple,
utilisé des épines de roses dans ses œuvres bien avant que Giuseppe Penone s’en
empare.
Nous présenterons quelques-uns de ses
dessins peints récents (huile sur papier), ainsi qu’une grande composition qui
sera développée spécifiquement pour le pignon intérieur de la Ferme du
Mousseau, accompagnés de quelques œuvres en volume, récentes ou plus anciennes,
symptomatiques de sa démarche.
Christian Lefèvre a une pratique du dessin, de la
photographie, de la sculpture et de l’installation privilégiant la
récupération, le recyclage ou le détournement de matériaux.
Nous montrerons la plus récente de ses
séries de travaux en volume, intitulée Les Mous, composée à partir de
toiles colorées posées sur des formes préexistantes. La technique est
résolument contemporaine, mais le résultat plastique s’inscrit dans la grande
tradition de la sculpture du XXe siècle.